France / Cambriolage du Louvre : le nombre de bijoux volés dévoilé par le gouvernement

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Crédits photo : Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

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Ce dimanche 19 octobre 2025, peu après l’ouverture de ses portes à 9 heures, le Louvre a basculé dans une réalité exceptionnelle : un cambriolage. Trois ou quatre malfaiteurs ont pénétré dans la galerie d’Apollon du plus grand musée d’Europe, dérobant en sept minutes seulement un lot de bijoux dont le gouvernement vient de révéler l’étendue : huit pièces emportées, une neuvième abandonnée sur place.

Le ministère de la Culture a livré dimanche son premier bilan. Les objets volés possèdent une « valeur patrimoniale inestimable ». Parmi eux figurent le diadème de l’impératrice Eugénie et deux colliers de la collection napoléonienne. Le neuvième objet, la couronne de l’impératrice Eugénie elle-même, a été retrouvé aux abords du musée, endommagé. L’état de cette pièce rare, composée de 1 354 diamants et 56 émeraudes selon les archives du Louvre, est actuellement en cours d’examen par les spécialistes.

Le modus operandi révèle une organisation sans faille. Les cambrioleurs sont arrivés en scooter peu avant 9 h 30. Ils ont utilisé une nacelle montée sur un camion pour se hisser jusqu’à la façade du musée, côté Seine. Armés d’une disqueuse, ils ont fracturé les vitres de la galerie d’Apollon protégeant deux vitrines de haute sécurité : celle réservée aux bijoux napoléoniens et celle des souverains français. Les visiteurs présents ont été évacués sans heurt, a précisé le Louvre auprès des agences de presse.

Ces deux vitrines gardent enfermés les joyaux de la Couronne de France, collection de pierres précieuses rassemblée au fil des siècles. Elle renferme notamment trois pièces d’exception : le Régent, le Sancy et l’Hortensia. Construite à la demande de Louis XIV, aux origines du Louvre lui-même, cette galerie représente bien plus qu’un simple dépôt : elle abrite la mémoire des dynasties qui ont gouverné le pays.

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a qualifié les auteurs de malfaiteurs « chevronnés », évoquant même une possible origine étrangère. Il a exprimé son « bon espoir » de les voir interpellés rapidement. Un scooter abandonné sur les lieux constitue un premier élément d’enquête. Le parquet de Paris a ouvert une procédure pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle, confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB) et soutenue par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels.

Ce cambriolage s’inscrit dans une série d’alertes. Mi-septembre, le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris a subi un vol d’or natif évalué à environ 600 000 euros. Quelques jours plus tard, un musée de Limoges spécialisé dans la porcelaine a perdu des collections pour 6,5 millions d’euros. « La criminalité organisée s’attaque aux objets d’art et les musées sont devenus des cibles », a déclaré la ministre de la Culture Rachida Dati. Le ministre Nuñez, ancien préfet de police de Paris, a lui reconnu une « grande vulnérabilité dans les musées français », malgré un plan de sécurité lancé récemment par son ministère.

Le Louvre accueille chaque année près de neuf millions de visiteurs, dont 80 % venant de l’étranger. L’établissement de 73 000 mètres carrés renferme environ 35 000 œuvres d’art. Le musée a annoncé sa fermeture complète ce dimanche pour préserver les traces et indices destinés aux enquêteurs.

Au-delà du préjudice matériel, toujours en cours d’évaluation, c’est toute une histoire de France qui s’est trouvée exposée à l’effraction en cette matinée d’automne.

© Agence France-Presse

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