Depuis le début de la crise, un discret pharmacien du centre-ville de Toulouse refuse de servir ses clients avec le masque. L’ordre des pharmaciens se dit sidéré, et se réserve le droit de porter plainte contre leur confrère.
Pas de masque, pas de gel hydroalcoolique à disposition, pas de protections plexiglas installées sur les comptoirs. Entrer dans cette pharmacie de l’hypercentre toulousain, c’est se souvenir de ce qu’était la vie il y a un an, avant la crise sanitaire, avant les centaines de malades du coronavirus, avant l’instauration des gestes barrières et du protocole d’accueil du public dans les espaces clos.
Ce pharmacien toulousain a pourtant décidé d’accueillir ses clients comme depuis toujours : tout sourire, installé derrière son comptoir, à un mètre de distance des personnes qui entrent dans son officine. Un choix fait en conscience, avec ses raisons, quitte à choquer quelques clients… et l’ordre des pharmaciens de l’Occitanie. Son président, Bruno Galan se dit « sidéré ». « La position de l’ordre est claire : le port du masque est obligatoire. Le rôle du pharmacien est aussi d’éduquer à la santé. Nous devons être les premiers à montrer l’exemple ».
Selon le président de l’ordre, à ce jour, ce pharmacien est le seul de la région à travailler sans le masque. Au contraire, il a reçu des plaintes de patients dont l’accès a été refusé à une pharmacie. La raison ? Ces patients refusaient de porter un masque, les pharmaciens ne les ont donc pas autorisés à entrer dans leur officine.
« Demain, si je connais le nom de ce confrère toulousain, une plainte du conseil de l’ordre sera déposée contre lui », prévient Bruno Galan. Concrètement, que risque-t-il ? D’un simple avertissement à une interdiction d’exercer après une action devant la chambre de discipline.
« Est-ce qu’aujourd’hui, on est sûr que le Covid ne se transmet pas par les aérosols ? » questionne le président de l’ordre des pharmaciens avant de poursuivre que : « Nous n’avons aucune certitude sur ce virus. Agir ainsi, c’est une folie ». Ce mercredi 7 octobre 2020, Bruno Galan a affirmé qu’un courriel allait être envoyé à tous les pharmaciens de la région. L’objet ? Rappeler que le port du masque est obligatoire. « À partir du 13 octobre, nous allons commencer à vacciner des patients contre la grippe, poursuit l’ordre. Ce pharmacien ne portera toujours pas de masque ? C’est inquiétant ».
À Toulouse, derrière son comptoir, le professionnel de santé affirme ne pas chercher à créer la polémique. En cas de menace de fermeture de son officine, oui, il acceptera de porter le masque. D’ici là, il souhaite continuer à faire selon ses règles, en toute liberté. Et en toute discrétion.
source : fr.media7.ma