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France : ces Togolais qui murmurent à l’oreille du président Macron

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En 2017, le président Emmanuel Macron a mené campagne en disant qu’il voulait une Assemblée plus représentative de la société. C’est chose faite.

L’Assemblée nationale compte à ce jour au total vingt-six députés d’origine africaine sur 577 dont la grande majorité sont membres du groupe « La République en Marche » (LREM) constitué autour d’Emmanuel Macron.

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Les colonnes de Jeune Afrique, cette semaine, proposent une enquête sur ces Africains de la République, issus de l’immigration, députés LREM, à l’instar des Togolais Patrice Anato et Laetitia Avia.

Né à Lomé, au Togo, Patrice Anato fait partie de ces nouveaux élus qui ont su profiter de la vague macroniste pour s’assurer un siège dans l’Hémicycle. À l’origine plutôt à gauche, il s’est, en 2016, laissé séduire par LREM : « C’était la première fois qu’un candidat à la présidence plaidait pour l’apparition de nouveaux visages en politique et évoquait la nécessité de s’ouvrir à toutes les origines. »

Patrice Anato

Ce juriste de 43 ans est membre de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée, mais aussi des groupes d’amitié France-Bénin, France-Burkina Faso, France-République du Congo, FranceCôte d’Ivoire, France-Gambie, FranceMali, France-Niger, France-RD Congo, France-Égypte, France-Éthiopie, France-Afrique du Sud, FranceLiberia, France-Nigeria, FranceGabon, France-Kenya-OugandaTanzanie et France-Sénégal.

S’il revendique la sienne, d’origine, Patrice Anato n’entend pas apparaître comme l’Africain de service censé œuvrer en priorité pour le continent. « Je ne me sens pas de devoir particulier à l’égard de l’Afrique, explique-t-il. Je me sens pleinement français. » Son terrain de jeu est en France, particulièrement dans sa ville de Noisyle-Grand, en Seine-Saint-Denis. Il est un modèle pour certains habitants de son quartier.

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« J’ai voté pour vous parce que je veux donner à mes enfants un modèle de réussite qui ne soit pas celui d’un footballeur ou d’un musicien », lui a confié l’un d’eux. Ce jour-là, il a compris que ses origines pouvaient aussi être un atout, surtout en Seine – Saint-Denis, l’un des départements français où le taux d’immigration est le plus élevé.

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Laetitia Avia, quant à elle, est née en Seine-Saint-Denis en 1985, de parents togolais, a été naturalisée à l’âge de 12 ans. Ses deux frères aînés sont nés au Togo, pays que son père, footballeur, a quitté pour tenter sa chance dans des clubs italiens. Elle fait partie des premiers contingents d’élèves de banlieue à avoir intégré le prestigieux Institut d’Études Politiques de Paris.

C’est en 2009, alors qu’elle s’occupe de fusions-acquisitions au sein du cabinet qui l’emploie, qu’elle fait la connaissance d’un jeune banquier d’affaires nommé Emmanuel Macron. Elle reste en contact avec lui, mais trace seule son chemin.

Laetitia Avia

« Je n’avais pas d’engagement politique au sens où je n’étais pas encartée, explique l’avocate. Mais j’étais active au sein d’associations africaines et d’organisations prônant l’égalité des chances. Comme électrice, je votais plutôt à gauche. Disons : du MoDem au PCF. La maire de ma ville était communiste et faisait du bon travail… Donc, je la soutenais. »

Mais c’est à En Marche ! qu‘elle s’engage vraiment. Elle rejoint le mouvement dès sa création, en 2016. « J’avais été approchée par des jeunes UMP, s’amuse-t-elle, mais, franchement, je sentais bien qu’ils ne me “draguaient” que pour pouvoir mettre en avant une femme noire sur leurs listes… »

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Depuis son élection, Laetitia Avia s’occupe prioritairement des sujets juridiques, mais s’investit beaucoup dans la lutte contre les discriminations. Elle a également travaillé sur le harcèlement de rue, la haine sur internet et la glottophobie, le racisme lié aux accents. À mi-mandat, elle se dit « agréablement surprise » par la fonction qu’elle occupe: elle se sent « utile ». « En tant qu’avocate, estime-t-elle, j’avais bien sûr un impact, mais surtout sur des cas individuels. À présent, je peux agir de manière plus large. En revanche, je recevais davantage de remerciements comme avocate que je n’en reçois comme politique! »