« On ne va rien changer » !
Le maire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), du mouvement Place Publique, n’est pas prêt à respecter le couvre-feu à 18 heures en vigueur depuis samedi sur tout le territoire métropolitain sur décision du gouvernement pour lutter contre la propagation de la Covid-19. « On va continuer à ouvrir les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les centres d’accueil jusqu’aux horaires classiques. Parce que sinon, ce sont toujours les plus défavorisés qui trinquent », a expliqué l’édile le samedi 16 janvier sur franceinfo.
« Tout le monde à 18 heures partout en France, il considère que c’est gradué », a ironisé Hervé Guihard sur la volonté du Premier ministre de « graduer la riposte » à l’épidémie, ajoutant qu’il allait donc « mettre en place un ‘gradué proportionné’, mais sur le territoire ».

« On a le droit de déroger »
Sa ville a eu « 50 % d’augmentation » d’hospitalisations en réanimation. « C’est vrai, mais on est passé de 0 à 2 en réanimation. On n’est pas encore dans un territoire en crise. Si nous étions en crise, je n’aurais pas du tout cette réaction. » Hervé Guihard est donc décidé à ne rien changer aux règles sur sa commune, d’autant plus qu’il est « en manque d’agents », parce qu’il y a « aussi des personnes vulnérables » parmi ces agents.
« On a le droit de déroger, alors faisons-le », lance le maire de Saint-Brieuc qui permet ainsi « à toutes les familles de mieux s’organiser, de continuer à vivre un peu mieux, d’aller chercher leurs enfants un petit peu plus tard » et qui vont en « profiter pour faire leurs courses un peu plus tôt et aller dans les quelques commerces qui seront ouverts et ça va les aider ».
Pas de concertation !
Franceinfo rapporte que selon le gouvernement, ce couvre-feu a été pris en concertation avec les élus locaux. Faux ! « Absolument pas », martèle Hervé Guihard. « J’ai beaucoup de respect pour notre préfet avec qui on travaille très bien. Si on en avait échangé, on aurait trouvé une mesure qui serait adaptée. » Selon lui, « les préfets n’ont aucune liberté. Ils agissent sous ordre de l’État et c’est leur fonction. Mais il n’y a pas de dialogue sur cette proportionnalité qu’évoque notre Premier ministre, qui ne se joue pas sur le territoire. Pour lui, proportionnelle, c’est juste le créneau horaire.«