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France : décès de l’ex-ministre socialiste Paul Quilès

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Un poids lourd du socialisme s’en est allé. Paul Quilès, plusieurs fois ministre dans les années 1980 et 1990, notamment de l’Intérieur et de la Défense sous la présidence de François Mitterrand, est mort vendredi 24 septembre à l’âge de 79 ans, a annoncé sa fille, Emmanuelle Quilès. “Mon père s’est éteint ce matin à Paris. Il s’est battu jusqu’au bout comme il l’avait toujours fait dans sa vie pour les autres”, a-t-elle ajouté. Sa mort avait été annoncée une première fois par erreur, mardi 21 septembre.

Fils d’un officier et d’une institutrice, Paul Quilès était né le 27 janvier 1942 à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie française. Après Polytechnique, il est jusqu’en 1978 ingénieur dans le secteur énergétique auprès de la compagnie pétrolière Shell. Parallèlement, ce catholique, ancien de la jeunesse étudiante chrétienne (JEC), entre au PS en 1972 et milite dans le courant mitterrandiste.

Plusieurs fois ministre

Son ascension politique prend un véritable essor en 1981, quand il devient le directeur de la campagne présidentielle de François Mitterrand qui, en mai, accède à l’Elysée. Yeux bleus perçants et sourire rare, l’homme à l’allure stricte est quelques mois plus tard au centre d’une vive polémique. Lors du congrès socialiste de Valence en octobre 1981, il lance, évoquant les “adversaires” de la gauche dans la haute administration, qu’il ne suffit pas de dire que “des têtes doivent tomber” mais qu’il faut “dire rapidement” lesquelles, afin d’éviter les chasses aux sorcières. La droite s’indigne de cette référence à Robespierre et utilisera cet argument en 1983 quand Paul Quilès briguera la mairie de Paris contre Jacques Chirac.

Nommé ministre du Logement en 1983, Paul Quilès est promu à la tête d’un ministère élargi au Tourisme en 1984. De septembre 1985 à mars 1986, il succède au ministère de la Défense à Charles Hernu, contraint de démissionner à la suite de l’affaire du Rainbow Warrior, nom du navire de Greenpeace saboté par les services secrets français en Nouvelle-Zélande.

On le retrouve plus tard ministre des Postes et de l’Espace dans le gouvernement Rocard (1988-1991). Il est ensuite à nouveau nommé au Logement (et aux Transports), avant d’obtenir le portefeuille de l’Intérieur, en 1992-1993.