Dominique Strauss-Kahn a été placé sous le statut de témoin assisté dans l’affaire de la faillite LSK, nom de la société luxembourgeoise de l’ancien patron du FMI, qui a fait faillite avec 104 millions d’euros de pertes.
Selon les informations de L’Express, L’ancien patron du FMI a été auditionné le 3 juillet par le Service national de douane judiciaire, chargé de l’information judiciaire sur la tentaculaire et embarrassante affaire “LSK”.
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Le Français a ensuite été entendu par la juge d’instruction parisienne Charlotte Bilger, qui dirige l’enquête. Il est désormais mis en cause comme témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen.
Le scandale
En octobre 2014, le scandale éclate lorsque l’associé franco israélien de DSK, Thierry Leyne, se suicide en se jetant du 23e étage d’une tour de Tel Aviv. LSK avait pour objectif de créer un fonds d’investissement de 2 milliards d’euros basé à Guernesey et opérationnel à Genève.
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Il y aurait de très nombreuses victimes, mais seuls trois plaignants se sont fait connaître: le Français Jean-François Ott, dirigeant d’une société chypriote installée à Prague ayant investi 500 000 euros, le chef d’entreprise macédonien Jordan Trajkov, qui avait souscrit pour 400 000 euros d’obligations, et les époux Urbach, un couple de retraités marseillais ayant versé 1 140 000 euros pour une augmentation de capital de LSK.
Après huit mois d’enquête préliminaire au parquet de Paris, l’information judiciaire menée pour abus de biens sociaux, escroquerie en bande organisée, blanchiment, abus de confiance et exercice illégal de la profession de banquier va piétiner pendant près de trois années. Les trois juges du pôle financier, Claire Thépaut, Charlotte Bilger et Renaud Van Ruymbeke, se contentant pour l’essentiel de solliciter la coopération des justices luxembourgeoise, suisse, monégasque, belge et israélienne, c’est-à-dire des pays où LSK et ses filiales étaient basées.
Strauss-Kahn: “J’aurais dû me méfier, j’ai été con”
Dominique Strauss-Kahn se présente lui-même comme une victime de feu son ami Thierry Leyne. Il y a deux ans, l’ancien patron du FMI avait d’ailleurs confié sa colère à Vanity Fair: “J’aurais dû me méfier, j’ai été con, je me suis fait avoir comme un bleu.” Voilà ce que l’ancien ministre disait vouloir déclarer aux juges.
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“Que mon client n’ait pas été mis en examen, c’est une bonne nouvelle puisque cela prouve que rien dans le dossier ne permet de le faire”, réagit Me Jean Veil, son avocat, après avoir confirmé l’information de L’Express. Selon lui, DSK étant nommément visé par les plaintes des parties civiles, les juges d’instruction devaient l’entendre sous le statut de témoin assisté afin qu’il puisse être accompagné d’un avocat et garantir la solidité de la procédure. DSK a désormais accès au dossier mais ne peut pas demander des actes d’enquête.
Le conseil de deux des trois plaignants se montre tout aussi satisfait mais pour d’autres raisons. “Je suis content que la justice prenne enfin en compte notre plainte de juin 2015”, déclare Me Mathieu Croizet, qui espère que cette première audition de DSK constitue une première étape avant sa mise en examen.