En France, la participation historiquement basse constatée lors du premier tour des élections régionales et départementales suscite l’émoi dans la classe politique. Interrogé sur LCI à ce sujet, Gérard Larcher a expliqué son «sentiment d’inquiétude» face à cette vague abstentionniste. Selon lui, celle-ci est révélatrice d’«un pays en souffrance». Il estime d’ailleurs que «le président de la République a une forme de responsabilité» dans cette démobilisation des citoyens lors des derniers scrutins.
«À force d’avoir voulu fragmenter la gauche et la droite, au fond est-ce que le résultat n’est pas de fragmenter la démocratie aujourd’hui», a attaqué le président LR du Sénat. Selon lui, la «démocratie est fragilisée car il y a une crise profonde du résultat» depuis trois mandats. Il ajoute que les électeurs ont «infligé une déroute à la majorité présidentielle, voire une humiliation dans les Hauts-de-France», évoquant les cinq ministres du gouvernement non qualifiés pour le second tour.
«Offrir une véritable alternative démocratique»
D’après le président du Sénat, le «ni gauche ni droite» a participé à tuer «la représentation». «À quoi ça sert de voter puisqu’il n’y a plus de choix ? On était condamnés pour 2022 à n’avoir que l’alternative entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faut offrir aux Français une véritable alternative démocratique», argumente Gérard Larcher, qui plaide pour une troisième voie incarnée par son camp.
Et de s’en prendre au premier ministre, transfuge de la droite, d’avoir également participé à cette confusion. «Jean Castex a contribué aussi à ce qu’on ne distingue plus les choix», regrette-t-il. Et d’ajouter : «Nous avons besoin de clarification politique», se félicitant qu’au second tour des élections régionales et départementales, les listes de la droite et du centre n’aient «pas opéré de fusion» avec LREM et donc pas «de confusion».
Avec Le Figaro