Emmanuel Macron a qualifié ce jeudi 30 septembre de «honte» les accusations d’«abandon» du Mali par la France portées par le premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l’ONU.
«J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables (…) Alors qu’hier a été rendu l’hommage national à Maxime Blasco (tué au combat au Mali), c’est inadmissible. C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement» issu de «deux coups d’État», a déclaré le chef de l’État en répondant à RFI en marge du dîner de clôture de la saison Africa 2020 à l’Élysée.
En plein vol
Dans son discours prononcé à la tribune de l’ONU le samedi 25 septembre, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga accuse la France d’un “abandon en plein vol”, déplorant le désengagement militaire français au Sahel et le retrait partiel de la force Barkhane au Mali.
“La nouvelle situation née de la fin de l’opération Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autres partenaires”, dit le chef du gouvernement intérimaire.
Le Premier ministre malien n’a pas évoqué l’entreprise russe Wagner mais la révélation de discussions en cours entre Bamako et un groupe de sécurité privé russe pour lutter contre les groupes terroristes inquiète la France.
D’autant que des mercenaires russes seraient déjà présents au Mali, confirme implicitement – sans les nommer – le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le même jour.