En France, un simple contrôle routier et des policiers qui déroulent un fil inattendu jusqu’à une fabrique de faux papiers: un Tunisien de 22 ans a été condamné à 2 ans de prison vendredi à Grasse (Alpes-Maritimes).
Le 7 septembre à Vallauris, près d’Antibes, des policiers de la BAC arrêtent une voiture. L’habitacle sent le cannabis et le conducteur a un morceau de résine dans sa poche.
Juste après, un passant qui semble le connaître l’interpelle pour lui rendre des clés, mais en utilisant son vrai nom -et non le faux nom qu’il avait donné aux policiers.

Les recherches montrent qu’il est en situation irrégulière et qu’il n’a pas le permis de conduire. Il a même déjà été condamné en 2024 à une amende pour conduite sans permis ni assurance, sous stupéfiants.
Lors d’une perquisition à l’appartement dont il est locataire, les policiers sont accueillis par deux hommes récemment arrivés de Tunisie, qui expliquent être logés là depuis quelques jours.
Ils trouvent surtout une véritable fabrique de faux papiers: une imprimante à sublimation thermique, un illuminateur ultra-violet, des cartes vierges avec ou sans puces électroniques, un ordinateur portable, un brouilleur d’ondes… Ainsi qu’un stock déjà finalisé: 25 cartes d’identité belges, 33 cartes ou permis de séjour italiens et 15 cartes d’identité espagnoles ou portugaises.
Le jeune Tunisien, arrivé en France via la mer et l’Italie en 2021 avec un diplôme de coiffeur, assure qu’il gagne sa vie comme jardinier, après avoir été livreur Uber.
Il indique qu’il avait récemment déménagé chez sa compagne et qu’il n’était pas au courant de ce qui se passait dans l’appartement, assurant qu’il avait seulement fait office à quelques reprises d’intermédiaire entre le réel faussaire, à qui il devait de l’argent, et ses clients.
Mais difficile pour lui d’expliquer pourquoi de nombreux inconnus lui ont envoyé des photos d’identité sur son téléphone portable, ou pourquoi une dizaine de cartes d’identité de différents pays étaient à son nom.
Une jeune femme de 27 ans qui lui avait acheté des faux papiers, poursuivie également pour une série de petits délits, a été condamnée à 18 mois de prison.
Tous deux sont maintenus en détention et interdits du territoire français pour cinq ans à l’issue de leur peine.
Avec AFP