Le ministre français de la Justice Gérald Darmanin a annoncé lundi qu’il rendrait visite en prison à l’ancien président Nicolas Sarkozy pour s’inquiéter « de ses conditions de sécurité » après son incarcération prévue mardi.
« Le ministre de la justice peut aller voir n’importe quelle prison et n’importe quel détenu quand il le souhaite », a-t-il ajouté, rappelant que Nicolas Sarkozy ayant fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison dans le dossier libyen, était « présumé innocent ».
Le ministre, un proche de l’ancien chef de l’Etat, a insisté sur l’importance de « faire attention à la sécurité d’un ancien président dans la prison de la Santé », située dans le sud de Paris.

« J’ai beaucoup de tristesse pour le président Sarkozy », « l’homme que je suis, j’ai été son collaborateur, ne peut pas être insensible à la détresse d’un homme », a-t-il poursuivi.
« Le ministre de la Justice fait son travail et organise quelque chose d’exceptionnel », les conditions de détention, « non seulement d’un ancien président de la République mais de quelqu’un qui est présumé innocent », a encore dit Gérald Darmanin, assurant se rendre « trois fois par semaine » dans des prisons françaises.
Interrogé sur la comparaison que Nicolas Sarkozy a faite entre sa situation et celle d’Alfred Dreyfus, officier injustement condamné au XIXe siècle pour espionnage sur la foi de fausses accusations nourries d’antisémitisme, le ministre Darmanin lui a laissé « l’entièreté de la responsabilité de ses propos ».
« Je ne suis pas totalement d’accord, toujours, avec Nicolas Sarkozy », mais « dans un moment aussi dramatique (…) il y a des propos qui sont sans doute, de part et d’autre, excessifs », a-t-il toutefois observé.
Nicolas Sarkozy a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs. Le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir laissé ses plus proches collaborateurs ourdir un pacte avec la Libye de Mouammar Kadhafi dans l’objectif de financer de manière occulte sa campagne présidentielle de 2007.
Avec AFP