Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le 24 février, ni les sanctions, ni les négociations n’auront permis de mettre un terme au conflit. Alors que la situation s’enlise, un sondage de l’institut CSA pour CNEWS révèle ce jeudi 5 mai que 7 Français sur 10 craignent que le conflit s’étende et conduise d’autres pays, dont la France, à entrer en guerre dans les prochains mois.
Dans le détail, 72 % des sondés déclarent ainsi craindre l’extension de ce conflit au-delà des frontières ukrainiennes, laquelle pourrait être synonyme d’une entrée en guerre de la France. Parmi eux, 48 % disent craindre «beaucoup» cette éventualité, tandis que 24 % se disent «un peu» préoccupées par celle-ci. A contrario, 28 % des personnes interrogées indiquent ne pas avoir peur d’un tel cas de figure et n’imaginent donc pas que la France soit contrainte d’entrer dans un proche avenir en guerre contre la Russie et ses éventuels alliés (22 % ne partagent «pas vraiment» cette crainte ; 6 % ne l’ont «pas du tout»).
A noter que les femmes sont plus préoccupées par cette possibilité que les hommes. En effet, 79 % d’entre-elles craignent que le conflit s’étende, contre 65 % des hommes. Concernant l’âge, les jeunes entre 18 et 24 ans croient moins que les autres dans une participation armée et directe d’autres nations contre Vladimir Poutine.
En effet, ils sont 57 % à avoir répondu oui, contre 76 % pour les 25-34 ans ou encore 75 % des 35-49 ans. De leur côté, 73 % des personnes âgées de 65 ans et plus, soient les générations nées juste après la Seconde Guerre mondiale ou dans les années qui ont suivi, n’ont pas caché leur inquiétude.
UNE INQUIÉTUDE PARTAGÉE QUELLE QUE SOIT LA COULEUR POLITIQUE
Au niveau de l’appartenance politique des sondés, fait notable, cette crainte est partagée de façon comparable à droite comme à gauche. En effet, 73 % des électeurs de gauche et de droite, ont répondu «oui» à la question posée par l’institut CSA. Reste qu’au niveau des partis, c’est du côté du Rassemblement national de Marine Le Pen, que l’inquiétude est la plus grande (80 %) pour les électeurs de droite.
A gauche, ce sont les Insoumis qui se sont montrés les plus alarmés par un élargissement de la zone de conflit, avec 78 % d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon préoccupés par cette idée.
UNE NOUVELLE MONTÉE DES TENSIONS
Depuis quelques jours, la Russie a intensifié ses attaques, cherchant à couper les sources de ravitaillement des Ukrainiens. Alors que les massacres et bombardements se multiplient, certains journalistes de médias russes pro-Poutine n’hésitent pas à parler de «Troisième guerre mondiale».
De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a agité la menace d’une extension du conflit pouvant dégénérer en guerre mondiale. En réaction, les Etats-Unis et une quarantaine de pays alliés, dont la France, se sont réunis le 26 avril dernier, pour armer davantage l’Ukraine.
Du reste, la crainte d’un élargissement du conflit ukrainien commence à être ressentie par des pays frontaliers à celui présidé par Volodymyr Zelensky. C’est notamment le cas de la Moldavie, ex-république soviétique enclavée entre l’Ukraine et la Roumanie, qui redoute d’être déstabilisée par la guerre.
Afin de prévenir tout débordement, l’Union européenne a décidé de «considérablement accroître» son soutien militaire à la Moldavie. «L’UE est pleinement solidaire de votre pays, il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale», avait déclaré Charles Michel, le président du Conseil européen, lors d’une conférence de presse en présence de Maïa Sandu, la présidente moldave.
Avec Cnews