Le ministère français des Affaires étrangères a dévoilé le mardi 9 août 2025 une stratégie qui se veut « offensive » pour tenter de neutraliser les campagnes de désinformation qui ciblent la France avec l’objectif « assumé » de mener une riposte visible et musclée.
Outre des outils de veille pour détecter et analyser précocement les campagnes de désinformation, le Quai d’Orsay a commencé à déployer des outils de réponse rapide pour ne pas laisser le champ libre à ses adversaires.
Il s’est en particulier doté d’un compte de riposte sur le réseau social X qui inclut une part d’automatisation. Baptisé French Response (réponse française, ndlr), il est conçu pour réagir aux attaques jugées mensongères en projetant directement les réponses de la France dans les conversations hostiles.

Le Quai espère ainsi rétablir les faits et « redresser les perceptions en poussant pro-activement la lutte française », a expliqué Anne-Marie Descôtes, secrétaire générale du Quai d’Orsay.
« Nous n’avons plus le luxe de nous enfermer dans un silence stratégique protecteur, nous devons nous engager pour gagner la bataille des perceptions, presque au sens militaire du terme, avec la ferme ambition de reprendre à nos adversaires un terrain qu’ils ont investi massivement à coups de bots, d’algorithmes opaques et de proxy », a-t-elle fait valoir.
Jusqu’alors, la diplomatie française avait l’habitude de faire le dos rond « par respect des codes de la diplomatie, de la politesse, de la pudeur », a-t-elle commenté.
La France est avec l’Ukraine le pays le plus ciblé par la Russie en matière de désinformation, a rappelé la diplomate, soulignant qu’au Sahel et en Afrique centrale, les Russes « mènent des opérations anti-françaises débridées en ligne sur les réseaux et se font passer pour des journalistes locaux ».
Les attaques informationnelles viennent en outre désormais de la sphère trumpiste Maga.
A l’approche de l’Assemblée générale des Nations Unies, la France fait face à des attaques de manipulation « pour l’empêcher de reconnaître l’Etat de Palestine dans quelques jours à New York », a constaté la secrétaire générale.
Avec AFP