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France : Les encres de tatouage interdites en 2022 ?

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Et si le début d’une nouvelle année rimait avec la fin des tatouages ? C’est la crainte relayée par de nombreux internautes sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. « Comment survivre si le tatouage n’est plus autorisé ? », se désespère l’un d’entre eux.

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui s'insurgent de l'interdiction du tatouage à partir de janvier 2022.

Certains internautes jugent cette interdiction ironique. « Interdire les tatouages mais pas la cigarette ? L’alcool ? », questionne une amatrice de ce body art.

Certains internautes ironisent la situation qu'ils trouvent absurde.

FAKE OFF

En réalité, ce ne sont pas les encres de tatouage qui vont être interdites. A compter du 4 janvier 2022, certains éléments chimiques ne pourront plus être utilisés par les professionnels, suivant un règlement de l’Union européenne validé par les Etats membres et le Parlement européen et signé le 14 décembre 2020 par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

Une mesure qui a pour but de préserver la santé des nombreuses personnes qui se font tatouer chaque année.

« Au départ, le règlement n’était pas bien clair », explique Karine Grenouille, secrétaire du Syndicat national des artistes tatoueurs. « Ce n’est qu’au mois d’août, lors d’entrevues avec des experts au Congrès mondial de la recherche sur les tatouages et les pigments, à Copenhague, que nous avons réellement pris conscience de toutes les difficultés qu’il allait poser aux tatoueurs. » Car en plus de l’interdiction de 25 pigments rouges, oranges et jaunes, 4.000 substances vont être limitées, et de nouvelles normes d’étiquetage vont entrer en vigueur.

Pigments interdits, nouveaux dosages et nouveaux étiquetages

« En ce qui concerne les pigments, ils peuvent théoriquement être remplacés. Mais là-dessus, nous n’avons aucune visibilité au niveau des producteurs et des distributeurs », précise Karine Grenouille. Selon elle, il faut entre cinq et dix ans aux fabricants pour créer de nouveaux pigments. Sur la question des substances limitées, le syndicat des tatoueurs dénonce un manque d’évaluation : « Les seuils qui ont été décrétés sont très bas, ils sont donc indétectables. » L’organisation craint ainsi qu’il ne soit tout simplement plus possible d’utiliser les produits qui contiennent ces substances.

« Les nouveaux étiquetages, eux, sont légitimes, et cela va permettre de renforcer les exigences. » Mais là encore, les professionnels soulignent le court délai de mise en œuvre d’ici l’entrée en vigueur prévue du règlement.

Il s’agit donc d’un grand saut vers l’inconnu pour le 10e art. « Le problème, c’est que certains tatoueurs vont continuer à utiliser illégalement les produits. Le risque est donc de produire l’effet inverse de la sécurité sanitaire voulue par l’Union européenne. »

Avec 20 minutes