Ce lundi 12 octobre, en France, l’Académie nationale de médecine a fait entendre sa voix contre l’allongement du délai légal d’accès à l’IVG adopté le jeudi précédent en première lecture par l’Assemblée nationale.
L’Académie a exposé son inquiétude et son opposition à cette mesure par un communiqué : « En portant ce délai à 16 semaines d’aménorrhée [soit 14 semaines de gestation, NDLR], on augmente le recours à des manœuvres chirurgicales qui peuvent être dangereuses pour les femmes et à une dilatation du col plus importante susceptible de provoquer des complications à long terme comme un accouchement prématuré. »
Pour l’institution, « cet allongement entraînera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme » et il ne correspond pas à l’attente des femmes, qui aspirent plutôt à une « prise en charge plus rapide » lorsqu’elles souhaitent avoir recours à une interruption de grossesse. Aussi, l’Académie de médecine recommande aux autorités sanitaires « de maintenir le délai légal » actuel tout en « rendant plus accessibles et dans des délais moindres » les centres de santé qui prennent en charge des IVG.
Par ailleurs, le texte adopté propose, outre l’allongement des délais légaux, de permettre aux sages-femmes de réaliser des IVG chirurgicales jusqu’à la 10e semaine de grossesse et de supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG pour les médecins, des demandes récurrentes d’associations féministes pour garantir « un égal accès à l’IVG » sur tout le territoire.
L’Ordre des médecins s’était de son côté opposé à la suppression de la clause de conscience, estimant que « ni la disparition de la clause de conscience ni l’allongement des délais légaux ne permettront de répondre aux difficultés qui peuvent, aujourd’hui encore, se poser à nos concitoyennes souhaitant avoir recours à une IVG ».