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France : Qui est Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Éducation nationale ?

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Né d’un père Sénégalais et d’une mère Française, Pap Ndiaye vient d’être nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en France. Son arrivée au gouvernement est inattendue. Ce vendredi 20 mai, Il remplace Jean-Michel Blanquer en poste depuis 2017.

Cet historien spécialiste des minorités et de l’histoire sociale des États-Unis est auteur de La Condition noire (éd. Gallimard, 2009). Il est le frère de la romancière Marie NDiaye.

Professeur d’histoire sociale à Sciences Po

Son père, Tidiane N’Diaye est un ingénieur sénégalais et sa mère, professeur de sciences naturelles, est française. Après un bac au lycée Lakanal de Sceaux (92), et une classe préparatoire littéraire au lycée parisien Henri-IV, il intègre l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud (aujourd’hui l’ENS Lyon) en 1986, d’où il sort agrégé. Par la suite, il devient également titulaire d’un doctorat de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il y est ensuite maître de conférences avant d’être professeur d’histoire sociale à Sciences Po Paris. De 1991 à 1996, il étudie aux États-Unis, pour préparer une thèse d’histoire sur DuPont de Nemours à l’université de Virginie.

En 2020, il rédige un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris, avec Constance Rivière, secrétaire générale du Défenseur des droits. Ce rapport préconisait de faire la promotion de l’Ecole de danse de l’Opéra et des conservatoirs de musique auprès des personnes issus de la diversité. Selon lui, s’il n’y a pas de musiciens noirs dans les orchestres classiques, ce n’est pas parce qu’ils sont recalés aux concours de recrutement, mais plutôt qu’il n’y en pas qui se présentent. Depuis l’année dernière, il est directeur général du palais de la Porte-Dorée et dirige le musée de l’histoire de l’immigration. En janvier dernier, Dominique Boutonnat, le résident du CNC (Centre national du cinéma) le nomme président de la «commission Images de la diversité».

Auteur de tribunes et favorable au «comptage ethnique»

Pap Ndiaye n’a jamais caché son engagement politique. En 2012, il a participé à l’écriture de la tribune «Pour une nouvelle République», publiée dans L’Obs , invitant à voter pour François Hollande, alors candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’historien marque une certaine rupture avec son prédécesseur. «Sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre», affirme ainsi le sociologue Michel Wieviorka.

Pap Ndiaye est un fervent défenseur de la condition des personnes noires en France. Dans un article de Libération de 2007, l’historien s’était dit favorable au «comptage ethnique», une pratique controversée et interdite en France. Dans une interview donnée au Monde en 2017, l’auteur de la condition noire affirme que les «associations spécifiques», qui organisent des réunions en non-mixité raciale «peuvent contribuer utilement à la vie démocratique». Il dénonce aussi «un racisme structurel en France». En 2018, Pap Ndiaye fait parler de lui en déclarant dans un article du Monde : «Gommer le mot “race” de la Constitution française est un recul». Sur France Inter, le 4 juin 2020, il a par ailleurs affirmé: «L’attitude de déni sur les violences policières en France est classique.»

Ces prochains jours, Pap Ndiaye devra se pencher sur plusieurs sujets. À commencer par le retour des mathématiques dans le tronc commun du programme de première et terminale au lycée, comme promis par Emmanuel Macron et son prédécesseur à l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.

Avec Figaro Etudiant