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France / Sénat : Gérard Larcher réélu pour un 4e mandat à la présidence

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Une confirmation. Ce jeudi 1er octobre 2020, à l’issue du vote des sénateurs, Gérard Larcher a été reconduit pour un quatrième mandat à la tête de la Chambre Haute. Il est arrivé largement en tête face à trois autres candidats en remportant 231 voix sur 324 suffrages. Patrick Kanner (PS) a obtenu 65 voix, Éliane Assassi (CRCE) 15 voix et Guillaume Gontard (Ecologiste)13 voix.

Armée de cette majorité absolue obtenue dès le premier tour de scrutin, Gérard Larcher a rejoint le pupitre sous de longs applaudissements. Il a remercié ses collègues, salué les mémoires de son prédécesseur Christian Poncelet et de la sénatrice Colette Guidicelli. Puis après avoir accueilli les nouveaux visages du Sénat et félicité ses concurrents, Gérard Larcher a délivré plusieurs messages politiques. En assurant être le « porte-parole » de l’ensemble des parlementaires de la Chambre Haute, Gérard Larcher a promis de mettre le Sénat au « service de la République pour les trois prochaines années ».

« Être sénateur, c’est faire vivre la démocratie », a déclaré le président. « Que serait notre démocratie sans le bicamérisme… Sans ce contre-pouvoir constitutionnel… Nous sommes autonomes, libres et indépendants, héritiers, mais aussi acteurs d’une façon sénatoriale de faire de la politique… Nous plaçons l’intérêt du pays au-dessus de toute autre considération ». Au fil de sa déclaration, il a aussi semé quelques avertissements. Le premier en s’attaquant à la réduction du nombre de parlementaires. « On ne renforce pas la démocratie en abaissant le Parlement par la réduction de ses pouvoirs ou la réduction de ses membres », a-t-il dit avant de dénoncer également un recours aux ordonnances « devenu massif » et « abusif », car selon lui, souvent « loin d’être justifié par l’urgence ».

En voulant amplifier le travail réalisé, Gérard Larcher s’est aussi tourné vers l’avenir. Il s’est engagé à œuvrer pour améliorer les procédures, renforcer les missions de contrôle, donner plus de pouvoirs d’investigation aux commissions permanentes dont il veut territorialiser les actions. Gérard Larcher a également dressé un constat inquiétant du pays en dénonçant « l’effet dévastateur de l’archipélisation » ou encore une action publique « demeurée verticale et centralisée ».

Et s’il a pris acte de l’annonce d’un changement de cap dont il « accepte l’augure », il a néanmoins jugé urgent de passer aux « travaux pratiques » concernant de multiples sujets que les élus locaux mettent régulièrement sur la table du pouvoir : libertés locales, autonomie financière des collectivités, importance de la commune, droit à la différenciation, unité de la République…

« Nous sommes au service de la République et du citoyen… Les élus locaux cimentent l’unité de notre pays, puisent leur légitimité dans la proximité… La confiance ne se retrouvera que dans l’action de la proximité. Nous devons être les architectes de la reconstruction de la confiance », a martelé Gérard Larcher devant les sénateurs, en évoquant la réalité des crises auxquelles la France est déjà soumise.

Le président du Sénat a d’ailleurs pointé une crise « plus fondamentale », selon lui : « l’impuissance de l’État et la toute-puissance de la technostructure, crise de l’autorité, de la verticalité, de l’ignorance des élus locaux, une crise de l’absence de résultats ». Face à un pays « miné » dont il dit avoir ressenti «profondément» la « souffrance » et «l’inquiétude», Larcher a insisté sur la notion de communauté nationale au « singulier ». Il a aussi appelé à ne pas « craindre » l’Europe et le monde.

Enfin, visiblement très ému, le président a souligné l’honneur qui lui était fait d’être réélu. « C’est pour moi comme au premier jour », a-t-il expliqué avant de lancer une dernière promesse. « Je resterai fidèle à ce que je suis. Attaché aux institutions, au rôle du Parlement, à la séparation des pouvoirs, à l’indispensable bicamérisme… Je serai extrêmement exigeant. Le Sénat demeurera ouvert. Un Sénat plus fort dans une France que je voudrais plus apaisée ».

La réélection du sénateur LR des Yvelines, qui avait annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat dès le mois de juillet, a eu lieu quatre jours après la consolidation de la majorité sénatoriale (droite et centre), confirmée elle aussi dimanche dernier. Lors du dernier renouvellement du Sénat, Larcher avait été également élu avec une assise confortable de 223 voix sur 317 suffrages exprimés. Hervé Marseille, président du groupe Union centriste et membre de la majorité sénatoriale, salue cette réélection avec un sourire. « Champion Gérard ! ». Puis il ajoute : « Cela va renforcer sa position. Il avait redonné de la visibilité au Sénat et il portera désormais la voix d’un Sénat renforcé. C’est une bonne chose, car nous sommes sur des sujets dangereux.

Crise sanitaire, chômage, crise sociale… Attention aux risques de violence dans la société », prévient le sénateur centriste. Quant aux relations entre le Haute Assemblée et la majorité présidentielle, Hervé Marseille s’attend à ce que l’exécutif va « continuer à ignorer le Sénat en essayant de passer à côté ». Mais le parlementaire émet une mise en garde : « S’ils veulent des réformes de fond, il faudra bien parler avec le Sénat. La marche du pays ne peut pas se faire sur une roue. Encore moins en période de crise ».

source : lefigaro.fr