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France : Une taupe des Russes au cabinet du ministère français de la Défense

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Une «taupe» au service de la Russie officiait au sein du cabinet du ministère français de la Défense, selon l’ancien directeur du service de renseignement extérieur (DGSE), Bernard Bajolet, témoignant dans un reportage diffusé dimanche soir sur la chaîne France 5.

Interrogé sur des informations faisant état d’un espion au service de la Russie travaillant pour le cabinet du ministre d’alors, Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, Bernard Bajolet affirme dans ce documentaire consacré au président russe Vladimir Poutine : «en effet, quand j’étais directeur général de la sécurité extérieure, je l’avais fait remonter» à l’exécutif.

Les moyens que mettent les Russes, les Chinois, mais aussi d’autres [comme] les Américains, ne nous voilons pas la face, n’ont jamais été aussi importants.

«Dans les années précédentes on disait tout ça c’est terminé, après la Guerre Froide, on n’a plus à perdre son temps contre des espions qui n’existent plus (…), la priorité ce sont les affaires de terrorisme, mais pour autant, on voit bien que les activités d’espionnage n’avaient pas du tout cessé, et que les moyens que mettent les Russes, les Chinois, mais aussi d’autres [comme] les Américains, ne nous voilons pas la face, n’ont jamais été aussi importants» , a dit Bernard Bajolet, ancien directeur du service de renseignement extérieur (DGSE)

Cette information avait été relayée à l’époque par le média français en ligne Mediapart, selon lequel un espion du GRU, le service de renseignement militaire russe, avait recruté une «taupe» au sein du cabinet de Jean-Yves Le Drian lorsqu’il était ministre de la Défense sous la présidence de François Hollande. Selon Mediapart, «des notes de la DGSE relatent en particulier des rendez-vous entre l’officier supérieur français et son officier traitant russe. Des comptes-rendus de réunions ministérielles auraient été transmis». «A priori, il s’agissait pour le gradé d’expliquer la nouvelle politique de la France vis-à-vis de l’est de l’Europe» à «un interlocuteur qui s’était présenté à lui comme un diplomate», soulignait le média en ligne.

Bernard Bajolet rétropédale

Dans une lettre envoyée à l’AFP lundi 18 octobre, Bernard Bajolet assure n’avoir «jamais voulu réagir à un cas individuel ni mentionner un cabinet en particulier, mais voulu souligner l’intensité des activités d’espionnage menées à l’encontre de notre pays par des puissances étrangères, dont la Russie, et l’importance de la fonction de contre-espionnage confiée aux services de renseignement».

«En aucun cas ma réponse ne peut être considérée comme une confirmation de la réalité des allégations dont a fait état Caroline Roux sur la présence d’un agent étranger dans le cabinet d’un ministre de l’époque», affirme-t-il. «À aucun moment le cabinet Le Drian n’a été mis en difficulté», a de son côté réagi lundi matin le cabinet du ministre, où l’on se dit «très surpris des déclarations d’un ancien DGSE qui sait que cette typologie d’affaires est classifiée». «Sur le fond, le contre-espionnage français (une compétence que n’a pas la DGSE) travaille remarquablement et sait déjouer les tentatives des puissances étrangères qui souhaiteraient approcher les lieux de pouvoir», commente encore le cabinet de Jean-Yves Le Drian.

Avec Le Figaro