Jadis interdite en République gabonaise, la pratique de la dot vient d’être officialisée. En effet, portée par le sénateur du département de la Bayi-Brikolo, Ernest Ndassiguikoula, la proposition de loi portant reconnaissance légale du mariage coutumier au Gabon a été validée, le 21 décembre dernier à l’Assemblée nationale.
Cette loi vient abroger la loi 20/63 du 31 mai 1963 qui en interdisait la pratique. Il s’agit d’une loi qui vise à légaliser le mariage traditionnel et à lui offrir un cadre juridique. Ce qui sera une source d’avantages pour l’épouse et ses enfants en cas du décès du mari. Elle a été adoptée après de multiples auditions visant à appréhender la pertinence du texte proposé et à le vider des différentes incongruités relevées par la Commission des Lois, des Affaires administratives et des droits de l’Homme.
«Le mariage coutumier ne concerne que les unions entre deux personnes de sexe différent dont la femme est nécessairement gabonaise», explique cette nouvelle loi. Et la dot, symbolisant ce genre de mariage doit être dépourvue de toute spéculation. Par ailleurs, à moins que les parties s’entendent pour le fixer, le montant de cette dot ne devrait pas excéder 1,5 millions de francs CFA.
Une dame dont la mère fut victime de dépossession par sa belle-famille de tous les biens de son défunt époux se confie : « Je ne peux que dire que cela est une bonne chose pour nous, les femmes. On a que trop souffert. Vous avez vu nos mamans tout perdre parce qu’elles n’étaient mariées qu’à la coutume, à la mort de leur mari. Beaucoup de femmes ont été spoliées. On espère que cette loi va rétablir les équilibres ».