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Gambie : alliance très critiquée entre les partis de l’ex-dictateur Yahya Jammeh et d’Adama Barrow

Crédit photo : jeune afrique

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L’ex-dictateur Yahya Jammeh ferait-il son retour par la grande porte sans procès ni condamnation ?

C’est ce que laisse croire cette nouvelle alliance annoncée dimanche 5 septembre entre le parti politique de l’ancien dictateur de Gambie Yahya Jammeh avec le parti au pouvoir à trois mois du scrutin présidentiel.

Cet acte jette un grand doute sur la volonté de poursuivre l’ex-dirigeant pour des violations présumées des droits humains.

Le secrétaire général du parti APRC de Yahya Jammeh, Fabakary Tombong Jatta, a expliqué lors d’une conférence de presse à Banjul que sa formation avait conclu un accord avec le Parti national des peuples (NPP) du président Adama Barrow, pour soutenir celui-ci à la présidentielle du 4 décembre.

Il n’a pas donné plus de détails sur les conditions de l’accord avec le NPP.

« Notre objectif est que l’ancien président Jammeh revienne dans ce pays de manière pacifique et dans la dignité », a-t-il toutefois déclaré, laissant ainsi entendre qu’un retour d’exil de l’ex-dictateur en cas de réélection de M. Barrow était l’une des clauses de l’accord.

Les associations de défense des droits humains ont qualifié cette alliance de trahison, selon les médias locaux, et se sont interrogées sur la volonté du gouvernement de poursuivre Yahya Jammeh. Une commission d’enquête sur les crimes commis sous son régime doit remettre en septembre ses conclusions au président Barrow.

Jammeh a pris le pouvoir en 1994 lors d’un coup d’Etat militaire sans effusion de sang. Il a gouverné d’une main de fer ce petit pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’en janvier 2017, date à laquelle il s’est enfui en Guinée équatoriale après avoir perdu l’élection présidentielle face à Adama Barrow, un relatif inconnu à l’époque.

Le gouvernement a ensuite créé une commission Vérité, réconciliation et réparations (TRRC) pour enquêter sur les crimes commis durant les vingt-deux ans de règne de Yahya Jammeh. La commission a entendu des témoignages glaçants sur la torture validée par l’Etat, les escadrons de la mort et le climat de terreur que faisait régner M. Jammeh, y compris parmi ses proches.

Ses conclusions sont très attendues par les ONG qui espèrent que la commission recommandera de poursuivre devant la justice l’ancien dictateur de 56 ans.

Barrow avait fait savoir de longue date qu’il attendrait les recommandations de la commission pour éventuellement réclamer des poursuites judiciaires contre son prédécesseur. Le procureur général de la TRRC, Essa Faal, a annoncé fin août sa candidature à l’élection présidentielle du 4 décembre.