Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais, soupçonnée d’être impliquée dans le génocide de 1994, est arrivée ce mardi 3 novembre dans la matinée au tribunal de Paris pour être interrogée dans l’enquête sur le rôle joué par l’ex-gendarme Paul Barril à l’époque des massacres.
La veuve âgée de 79 ans, a été convoquée par un juge d’instruction chargé de cette enquête pour «complicité de génocide», en vue d’être placée sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre le simple témoin et la mise en examen.
Agathe Habyarimana, que la France a refusé d’extrader au Rwanda sans toutefois lui accorder l’asile en raison des soupçons pesant sur elle, devrait être questionnée sur ses liens avec le capitaine Paul Barril, ex-gendarme de l’Elysée sous Mitterrand, reconverti dans les années 80 dans la sécurité auprès de chefs d’Etat africains.

Cette information judiciaire contre l’ancien militaire a pour origine les plaintes déposées en 2013 par l’association Survie, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et son antenne française.
Les ONG l’accusent notamment d’avoir signé en mai 1994, au plus fort du génocide, un contrat d’armement de 3 millions de dollars avec le gouvernement intérimaire rwandais (GIR) alors qu’un embargo international avait été imposé par l’ONU. Paul Barril était à l’époque en lien avec la famille Habyarimana, notamment les fils de l’ancien président.
Avec LeFigaro