Ghana : la vice-présidente Opoku-Agyemang plaide pour un financement équitable du cacao africain

Ghana, Naana Jane Opoku-Agyemang, a pris la parole au sein de la session « Scale-up » de l’Initiative Cacao

Crédit photo : Naana Jane Opoku-Agyemang sur X

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Lors de la deuxième journée du Forum Global Gateway, tenu à Bruxelles, la vice-présidente du Ghana, Naana Jane Opoku-Agyemang, a pris la parole au sein de la session « Scale-up » de l’Initiative Cacao Durable.

Elle y a évoqué les enjeux liés à la tarification, à la valeur ajoutée et aux conditions de vie des producteurs de cacao. Rappelant l’héritage du pays, des premières fèves introduites par Tetteh Quarshie aux plus de 800 000 producteurs actuels, elle a souligné que « la durabilité doit aller de pair avec l’équité ».

Pour la dirigeante, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) représente une opportunité majeure pour créer des chaînes de valeur capables de retenir davantage de richesses sur le continent. Mais le financement demeure un frein important.

Les investissements, a-t-elle expliqué, se concentrent trop souvent dans de grandes structures multinationales ou publiques, tandis que les transformateurs locaux peinent à accéder à des capitaux abordables.

Elle a plaidé pour la mise en place de modèles de financement mixte combinant capital, fonds de roulement à faible coût, partage des risques et appui technique, en particulier au bénéfice des petits transformateurs et des acteurs ruraux.

Mme Opoku-Agyemang a salué le rôle que peuvent jouer l’Initiative européenne pour un cacao durable et le cadre Global Gateway dans la concrétisation de tels partenariats.

Elle a estimé que la récente hausse des prix mondiaux du cacao, provoquée par des pénuries d’approvisionnement, rend d’autant plus urgente une coopération internationale pour renforcer la résilience du secteur. Le Ghana, a-t-elle précisé, reste disposé à nouer des partenariats alliant innovation agricole, lutte contre les maladies et création de plantations commerciales durables.

La vice-présidente a réaffirmé la solidité du système de classement et de contrôle de la qualité du Ghana, considéré comme l’un des plus stricts au monde.

Les réformes engagées au sein du Ghana Cocoa Board visent, selon elle, à renforcer l’équité et à restaurer la confiance des investisseurs.

Face à la demande mondiale en hausse et à la progression de la consommation africaine, Mme Opoku-Agyemang a averti que le véritable risque pour la filière ne réside pas dans une surcapacité, mais dans un sous-investissement chronique et une perte de valeur ajoutée.

Elle a également dénoncé la progressivité des droits de douane, plus élevés pour les produits transformés que pour les fèves brutes, un déséquilibre qui pénalise les pays producteurs.

Le cacao, a-t-elle rappelé, occupe une place centrale dans la stratégie de transformation économique du Ghana. Il s’intègre dans l’initiative nationale « Big Push » pour l’agro-industrialisation et dans le pilier Connect24 de l’économie « 24 heures sur 24 », visant à fluidifier la circulation des biens, de l’énergie et des données.

Le différentiel de revenu vital (DRI), élaboré avec la Côte d’Ivoire, illustre cet engagement à garantir une rémunération juste aux agriculteurs.

« La voie à suivre pour le Ghana est claire », a conclu Mme Opoku-Agyemang. « Nous devons aller au-delà de l’exportation de fèves brutes pour bâtir une économie qui autonomise les producteurs, crée des emplois décents et favorise la durabilité.

Ensemble, nous pouvons construire un secteur cacaoyer qui non seulement ravit les palais du monde entier, mais enrichit la vie de ceux qui en sont la source. »

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