Au Ghana, le Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé ce mercredi 17 décembre 2025 le cinquième examen de son programme. Ce feu vert débloque trois cent quatre-vingt-cinq millions de dollars supplémentaires. Il faut savoir que depuis mai 2023, le Ghana bénéficie d’une Facilité élargie de crédit de trois milliards de dollars. Les chiffres économiques récents valident l’efficacité de ce dispositif.
L’inflation a chuté à 6,3 % en novembre 2025. Un recul spectaculaire. En décembre 2022, ce taux atteignait 54,1 %. Le Ghana Statistical Service signale onze mois consécutifs de baisse. L’inflation alimentaire, qui grimpait à 61 % en janvier 2023, s’établit désormais à 6,6 %. Les prix des légumes, tubercules et poissons ont particulièrement reculé. Ce ralentissement résulte d’une politique monétaire restrictive menée par la Banque du Ghana, qui avait porté son taux directeur à 30 % en 2023.
La dette publique suit une trajectoire descendante. Le ratio dette publique sur PIB atteignait 61,8 % fin 2024 contre 68,7 % un an auparavant. Les projections du FMI tablent sur 56,6 % pour 2025. Enfin, la restructuration de la dette extérieure et intérieure progresse. Le programme d’échange de la dette domestique s’est achevé en septembre 2023. Les euro-obligations ont été restructurées en juin 2024.

Le cedi ghanéen a connu une appréciation remarquable. La monnaie nationale a gagné environ 30 % face au dollar durant le premier semestre 2025. Cette remontée contraste avec la chute de près de 30 % enregistrée en 2022. L’amélioration profite des exportations d’or, qui ont atteint 10,31 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 53 % en glissement annuel, selon la Direction générale du Trésor français.
Les réserves internationales se reconstituent. Elles totalisaient environ 8,98 milliards de dollars fin décembre 2024, équivalant à quatre mois d’importations. Un an plus tôt, ces réserves s’élevaient à six milliards de dollars. Au premier semestre 2025, elles ont franchi le cap des onze milliards de dollars, soit près de cinq mois de couverture. Cette accumulation résulte des décaissements du FMI et du retour de confiance sur le marché des changes.
La croissance économique reprend des couleurs. Le PIB a progressé de 5,5 % au troisième trimestre 2025. Le FMI prévoit une croissance globale de 4 % pour l’année 2025. Les secteurs des services et de l’agriculture tirent cette dynamique. La Banque centrale a abaissé son taux de prêt de référence à 18 % en novembre, après l’avoir maintenu à 30 % pendant deux ans.
Des fragilités subsistent. Le ratio recettes fiscales sur PIB stagne autour de 16 %, en dessous de la moyenne régionale de 18 % à 20 %. Le crédit au secteur privé représente seulement 12 % du PIB contre 37 % en moyenne en Afrique subsaharienne. Les créances douteuses atteignent 22,6 %, selon Web Manager Center. Le système bancaire reste prudent après la restructuration de la dette domestique qui avait affecté ses bilans.
Le programme exige une discipline budgétaire continue. Les autorités s’engagent à réduire le déficit primaire, à renforcer la mobilisation des recettes et à poursuivre les réformes structurelles dans l’énergie et le cacao. Les élections de décembre 2024 avaient provoqué des dérapages budgétaires. Le nouveau gouvernement de John Mahama a lancé un audit de la dette et annoncé des mesures correctrices.
Le FMI souligne que les résultats dépendent du maintien des efforts de consolidation et d’un environnement mondial stable. Bref, le Ghana sort progressivement de la crise qui avait conduit au défaut de paiement de décembre 2022. La trajectoire s’améliore, mais la vigilance reste de mise pour ancrer durablement la stabilité macroéconomique.