Le samedi 25 octobre 2025, George Elombi prenait officiellement ses fonctions à la présidence d’Afreximbank. La cérémonie s’est tenue au Caire. Le serment a été administré par Wale Edun, ministre nigérian des Finances et président de l’Assemblée générale annuelle des actionnaires.
Quelque 2 000 invités assistaient à l’événement, parmi lesquels des chefs d’État africains et caribéens, des ministres et des dirigeants d’entreprises.
Ce Camerounais de 59 ans succède au professeur Benedict Oramah. Il devient le quatrième président de la Banque africaine d’import-export depuis sa création en 1993. Elombi connaît bien l’institution. Il y travaille depuis 1996, d’abord comme juriste, puis comme vice-président exécutif chargé de la gouvernance et des affaires juridiques.

Dans son discours inaugural, le nouveau dirigeant a exposé sa vision. L’Afrique doit transformer ses matières premières localement plutôt que de les exporter brutes. Bref, le commerce africain repose encore trop sur l’extraction. Elombi l’a dit clairement : « Nous devons produire pour commercer. Si nous ne produisons pas, nous ne pouvons pas transformer notre commerce ».
La banque va donc créer un guichet de financement dédié aux projets qui valorisent les minerais jusqu’au stade semi-fini ou fini. L’objectif consiste à retenir davantage de valeur économique sur le continent et à générer des emplois qualifiés.
Parallèlement, Afreximbank va renforcer le commerce intra-africain. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) figure au cœur de cette stratégie. Le président veut lever les barrières douanières et faciliter la circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes d’un bout à l’autre du continent. La banque augmentera ses investissements dans les infrastructures transfrontalières.
Elombi entend aussi stimuler l’innovation financière. Il évoque l’exploration d’une monnaie numérique panafricaine. Ces initiatives visent à rendre le commerce africain compétitif sur les marchés mondiaux et à l’intégrer davantage dans les chaînes de valeur internationales.
Mais pour réaliser ces ambitions, l’institution doit consolider sa solidité financière. « Seule une institution forte et bien capitalisée peut mener les interventions nécessaires à la transformation du commerce africain », a déclaré le nouveau président.
Enfin, George Elombi a critiqué les discours hostiles visant les institutions financières africaines contrôlées par des Africains. Il a affirmé que ces attaques ne résultent pas d’échecs, mais de succès. Afreximbank tire sa légitimité de son traité fondateur, signé par l’ensemble des États membres. Le discours reflète une certaine fierté institutionnelle.
Plusieurs personnalités ont pris la parole lors de la cérémonie, dont Hassan Abdalla, gouverneur de la Banque centrale d’Égypte, Louis-Paul Motazé, ministre camerounais des Finances, ou encore Aliko Dangote, fondateur du groupe éponyme.
Avec ce nouveau dirigeant, la Banque africaine d’import-export entame une phase axée sur l’industrialisation et la souveraineté économique du continent. Les prochaines années diront si ces orientations produisent les effets escomptés.