Le président Joe Biden a annoncé ce mardi un embargo sur les importations de pétrole russe aux Etats-Unis, en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Le chef d’Etat américain s’est exprimé à 15h45 GMT, 16h45 heure française, afin «d’annoncer des actions visant à sanctionner la Russie pour sa guerre injustifiée et non provoquée» contre l’Ukraine, a indiqué la Maison Blanche.
Joe Biden se démarque ainsi de ses homologues européens, qui se sont pour l’instant refusés à un embargo. L’Europe est, dans son ensemble, nettement plus dépendante des approvisionnements russes, qui représentent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% environ pour le pétrole. En revanche, seules 8% des importations américaines de brut et produits pétroliers venaient de Russie en 2021. Par ailleurs, les Etats-Unis n’importent pas de gaz russe.
JOE BIDEN PRESSÉ PAR LE CONGRÈS
Initialement réticent à l’idée d’un embargo, qui risque d’accélérer encore l’inflation aux Etats-Unis, Joe Biden a été mis sous pression par le Congrès, où un consensus avait été trouvé lundi en vue de soumettre au vote une proposition de loi en ce sens.
«C’est la bonne décision à prendre», a commenté, sur la chaîne CNBC, le sénateur républicain du Texas Ted Cruz. «L’étape suivante, c’est de travailler avec l’Europe pour qu’elle fasse la même chose, se sèvre du pétrole et du gaz russes».
Pour Ted Cruz, l’embargo est «un moyen de stopper le président russe Vladimir Poutine là où il est vulnérable. Tous ses revenus proviennent de la vente de pétrole et de gaz. Si vous l’en privez, c’est comme ça que vous arrêtez la guerre en Europe.»
«Nous allons voir une augmentation des prix du carburant ici aux Etats-Unis», a prévenu, sur la chaîne CNN, le sénateur démocrate du Delaware Chris Coons, et «en Europe, ils vont voir des hausses spectaculaires. C’est le prix de la défense de la liberté et du soutien au peuple ukrainien».
Cette annonce a bien sûr eu des effets immédiats sur les marchés. La perspective que le premier consommateur mondial d’or noir doive se passer des extractions russes a poussé le prix du Brent à 129,92 dollars (+5,45%) vers 15h30.