L’affaire a éclaté ce mercredi 4 mai, lorsque le New York Times a révélé que les Américains fournissaient des informations à Kiev en vue de frapper des personnalités militaires russes se trouvant proche des lignes de front. De même, le renseignement américain a également permis de couler le Moskva.
La Maison Blanche transmettrait donc des informations aux troupes ukrainiennes. C’est ainsi que le 2 mai par exemple, Washington avait fait savoir que le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, s’était rendu dans le Donbass récemment. Un homme qui fait désormais l’objet de rumeurs quant à des blessures subies au combat.
Au total, depuis le début du conflit, douze généraux du Kremlin auraient été tués par l’Ukraine. Un chiffre qui stupéfie les observateurs et analystes. Or, d’après les informations du quotidien new-yorkais, qui cite des sources militaires américaines, si les troupes ukrainiennes affichent un tel tableau de chasse, c’est notamment grâce à l’aide fournie par Washington.
Washington dément tout
Des informations démenties fermement par les États-Unis ce jeudi 5 mai. John Kirby, le porte-parole du Pentagone, a bien reconnu que son pays transmettait des données à l’Ukraine “afin d’aider les Ukrainiens à défendre leur pays”, mais il a démenti toute assistance qui contribuerait à une action offensive.
Nous ne fournissons pas d’informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens, a ainsi affirmé John Kirby.
Sauf que le New York Times ne s’est pas cantonné à ces premières révélations. Le journal de référence outre-Atlantique a ajouté que le renseignement américain avait également permis de couler le Moskva, navire fleuron de la marine russe que les Ukrainiens ont réussi à frapper en Mer noire.
Une réussite pour l’Ukraine aux allures d’humiliation pour Moscou, surtout s’il s’avère que les États-Unis y ont contribué. Or, selon le New York Times, après une demande de renseignement des Ukrainiens au sujet d’un navire présent en Mer noire, ce serait bien les Américains qui auraient identifié et localisé le bâtiment, permettant la frappe.
Des informations démenties, là encore, par des sources militaires américaines. Auprès de l’Agence France presse, un haut responsable précise :
Nous fournissons une palette de renseignements pour aider les Ukrainiens à mieux comprendre les menaces posées par les navires russes dans la mer Noire et pour les aider à se préparer dans la défense contre de potentielles attaques venues de la mer, assure-t-il, tout en niant avoir livré des données aussi précises que celles qui auraient servi à couler le Moskva.
Comme l’a relaté cette semaine le Washington Post, la Russie n’apprécie aucunement cette implication décisive des Américains dans ce qu’ils continuent de qualifier “d’opération spéciale”.
Les Russes pas du tout contents
Dmitry Peskov, le porte-parole du Kremlin, a déclaré en ce sens à l’agence de presse d’État RIA Novosti que la Russie était :
Bien au courant que les États-Unis, la Grande-Bretagne et les pays de l’Otan dans leur ensemble transmettent du renseignement et des données aux troupes ukrainiennes.
Et d’ajouter que “bien sûr”, les forces russes répondraient si cela découlait sur la mort de généraux russes ou des pertes importantes.
Avec Le Huffington Post