Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le nom de Sergueï Choïgou revient régulièrement. Et pour cause : il est le puissant ministre de la Défense russe, et l’un des proches alliés de Vladimir Poutine.
Il était d’ailleurs considéré comme son potentiel successeur il y a quelques années. L’ascension de Sergueï Choïgou, aujourd’hui âgé de 66 ans, commence après l’éclatement de l’URSS dans les années 1990. Le futur ministre est alors un ingénieur natif de Tchadan, une ville située à proximité de la frontière avec la Mongolie.
Sergueï Choïgou est nommé ministre des Situations d’urgence, un poste qu’il est le premier à occuper. Pendant plus d’une décennie, il parcourt la Russie pour se rendre sur les lieux de catastrophes naturelles, d’attentats terroristes, amenant avec lui une équipe de sauvetage professionnelle. Il devient ainsi très populaire auprès de la population russe, peu habituée à ce qu’un homme politique leur rende visite.
Ce succès lui permet de se faire remarquer par Vladimir Poutine et par son futur parti, Russie unie, rapporte Cnews. Sergueï Choïgou en devient l’un des cadres les plus importants. Mais c’est en 2012 qu’il accède à la fonction de ministre de la Défense.
AUCUN ÉCHEC… JUSQU’À PRÉSENT
Nommé par Vladimir Poutine, Sergueï Choïgou et sa formation d’ingénieur ne font au départ pas l’unanimité. Mais il parvient petit à petit à s’imposer en misant sur les nouvelles technologies, en modernisant l’armée et en augmentant le salaire des officiers, rapporte Foreign Affairs.
Deux événements propulsent Sergueï Choïgou au sommet. D’abord, les manifestations en Ukraine en 2014. Les habitants de Kiev se révoltent contre le président Viktor Ianoukovitch, soutenu par la Russie. Vladimir Poutine charge d’abord les services de renseignement du FSB de régler l’affaire. Ils sont traditionnellement considérés comme le bras armé de la Russie. Mais le FSB échoue, et l’armée de Sergueï Choïgou est sommée de sauver la situation. L’opération est un sccès : la Crimée est annexée, et l’armée russe gagne en prestige par rapport au FSB.
L’intervention en Syrie confirme cette dynamique. En 2015, Bachar El-Assad, dictateur syrien et allié de la Russie, fait face à des révoltes. L’armée russe lance une offensive et parvient à le conforter dans sa position.
A l’heure actuelle, Sergueï Choïgou bénéficie donc d’une grande popularité et n’a jamais connu d’échecs. Reste à savoir si l’invasion en Ukraine fera exception à la règle.