Mis sous pression, TotalEnergies ne signera plus de nouveau contrat pour acheter du pétrole ou autres produits pétroliers originaires de Russie. Des alternatives ont été trouvées, assure le pétrolier.
Lundi, plusieurs militants de plusieurs associations avaient mené une action au siège social du groupe, à La Défense. Ils ont notamment projeté de la peinture noire sur les sas d’entrée.
Total ne pouvait plus tenir face à la pression. Le pétrolier annonce, dans un communiqué publié ce mardi, après la fermeture de la Bourse, sa décision de ne plus conclure ou renouveler des contrats d’achat de pétrole et de produits pétroliers russes, afin d’arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes, dans les meilleurs délais et au plus tard à la fin de l’année de 2022 a été accueillie comme un acte noble.
Toutefois, prévient Total, du pétrole russe continuera de couler en Europe dans les prochains mois. En effet, le groupe dit détenir des contrats à terme d’achats de pétrole et de produits pétroliers russes, dont les plus longues échéances sont au 31 décembre 2022.
Ces contrats à terme ont essentiellement pour objectif de couvrir l’approvisionnement de la raffinerie de Leuna située à l’Est de l’Allemagne et alimentée par le pipeline Druzhba en provenance de Russie.
Cependant, Total Energies martèle que la rupture des contrats ne signifie pas quitter totalement ce pays. Cette explication donnée par les autorités de l’entreprise divise l’opinion publique et suscite des critiques, accusant le groupe de cupidité.
Dans une interview accordée par la PDG du groupe à RTL le mercredi, il a étayé la situation en ces mots : « Nous avons des investissements qui avoisinent 13 milliards d’euros que nous ne pourrons pas abandonner aux Russes. Si nous quittons la Russie, les Russes continueront à faire tourner les usines dans lesquelles nous avons investi et nous serons perdants. » Pour Patrick Pouyanné, quitter pour laisser l’argent investi aux Russes, c’est financer la guerre.