Alors que des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine sont en cours à la frontière bélarusse, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé l’intention française d’«intensifier les sanctions économiques et financières contre la Russie et les oligarques russes».
Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans une volonté de la communauté internationale d’afficher son soutien à l’Ukraine, soumise à l’invasion des troupes russes. Rappelant qu’«un certain nombre de banques russes» ont déjà été «retiré[es] du circuit de paiement Swift», Bruno Le Maire a indiqué, à la sortie du Conseil de défense organisé ce lundi matin, qu’«un G7 des ministres des finances» est prévu demain à ce sujet.
La président de la Commission européenne a mis en avant leurs «valeurs» communes de l’Ukraine et de l’Union européenne. La «coordination» autour de la «mise en œuvre effective» de ce retrait sera organisée par la France, au titre de sa présidence au Conseil de l’Union européenne.
Par ailleurs, «l’intégralité des avoirs de la banque centrale russe ont été gelés cette nuit», a ajouté le ministre de l’Economie. Cela représente, selon lui, «des dizaines de milliards d’euros». Des «sommes très significatives […] qui entament largement les réserves de change de la banque centrale russe et sa capacité à financer le commerce russe en devise».
Cette décision a engendré des «effets immédiats» et «déjà visibles en Russie». Bruno Le Maire a notamment cité «le niveau du rouble» au plus bas, celui des «taux d’intérêt» et l’état du «marché financier russe».
LES BIENS DE PERSONNALITÉS RUSSES SAISIS
Les mesures françaises ne s’arrêtent pas là puisque les services du ministère poursuivent «le recensement complet des avoirs financiers, des biens immobiliers, des yachts, des véhicules de luxe qui appartiendraient aux personnalités russes sous sanction européenne».
Un travail d’identification des «personnalités russes ayant des avoirs en France qui pourraient être ajoutés à la liste des sanctions européennes en raison de leur proximité avec le pouvoir russe» est également mené. «Nous nous doterons des moyens juridiques de saisir l’intégralité de ces biens», a assuré Bruno Le Maire.
En collaboration avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Industrie, Bruno Le Maire recevra cette semaine «toutes les filières économiques françaises» afin d’«identifier précisément l’impact de cette crise sur le commerce et sur l’approvisionnement en composants et en métaux critiques», rapporte Cnews.