Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée, a annoncé, samedi 30 avril, avoir opté pour une durée de transition « de 39 mois » avant de rendre le pouvoir aux civils.
« De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (…), il ressort une proposition médiane d’une durée consensuelle de la transition de 39 mois », a déclaré le colonel Mamady Doumbouya dans une adresse télévisée à la Nation.
L’officier, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre et s’est fait proclamer chef de l’État depuis lors, a tenu ces propos après la clôture, vendredi, de deux consultations politiques contestées, une conférence dite de réconciliation et « un cadre de concertation inclusif », toutes deux boudées par un grand nombre de partis politiques.

« Le CNRD [Comité national du rassemblement et du développement, l’organe dirigeant de la junte, NDLR] et le gouvernement à leur tour soumettront au CNT [Conseil national de transition, NDLR], qui tient lieu de Parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes consultations », a déclaré le colonel-président.
Contre l’ultimatum de la Cédéao
Fin mars, s’impatientant devant leur refus manifeste d’annoncer une date pour des élections destinées à rendre le pouvoir aux civils, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait sommé les autorités de Conakry de lui présenter « au plus tard le 25 avril » un calendrier de transition « acceptable », sous peine d’une extension des sanctions économiques décidées contre le pays après le coup d’État.
Mais la junte a laissé passer le délai et demandé à « avoir davantage de temps par rapport à l’échéance du 25 avril », afin de « permettre la poursuite des consultations », selon un communiqué de la Cédéao publié mercredi.