Après avoir suspendu la Guinée de leurs instances, les quinze États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) passent aux mesures économiques, jeudi 16 septembre. Ils vont sanctionner individuellement les auteurs du putsch qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre.
Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest, réunis à Accra (Ghana), ont décidé de geler les avoirs financiers des membres de la junte militaire qui a pris le pouvoir et des membres de leurs familles, et de leur imposer des interdictions de voyager. Il s’agit de leur réponse la plus sévère depuis le coup d’État.
Le bloc “a insisté pour que la transition [militaire] soit très courte”, a déclaré à la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou. Elle “ne devrait pas durer plus de six mois. Dans six mois, il faudrait organiser des élections .”
L’organisation d’Afrique de l’Ouest avait déjà suspendu la semaine dernière la Guinée de ses instances et dépêché le 10 septembre à Conakry une mission qui a pu rencontrer le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ainsi que Alpha Condé, 83 ans, renversé et arrêté cinq jours auparavant.
La Cédéao se retrouve dans une situation comparable à celle qu’elle a connue au Mali voisin en août 2020. À la suite d’un putsch, elle avait pris des sanctions essentiellement économiques et suspendu le pays de l’organisation. Ces sanctions avaient été levées une fois les militaires maliens engagés sur la voie d’une transition de dix-huit mois maximum pour rendre le pouvoir à des dirigeants civils issus d’élections.
Les concertations se poursuivent à Conakry
Parallèlement à la réunion d’Accra, se tenait jeudi au même moment à Conakry la troisième des quatre journées de concertation nationale convoquées au Palais du peuple, siège du Parlement dissous, par les putschistes, pour définir les “grandes lignes de la transition”, qu’un futur “gouvernement d’union nationale” sera chargé de conduire.
Avec France24