Haïti est toujours sous le choc, plus de 24 heures après l’assassinat du président Jovenel Moïse à son domicile. Dans la nuit de mardi à mercredi, il a été tué de 12 balles dans le corps par un commando armé. Selon la police, les forces de l’ordre ont immédiatement poursuivi les assaillants, et déclarent être toujours “engagés dans une bataille contre eux”. Quatre potentiels membres du commando ont été tués, deux d’entre eux arrêtés. Trois policiers, qui avaient été pris en otage, ont été récupérés.
Pour l’heure, personne n’a d’informations officielles sur les assaillants, ni sur leurs motivations. Mais selon l’ambassadeur haïtien aux Etats-Unis, Bocchit Edmond, les membres du commando seraient des mercenaires “professionnels”, qui se seraient faits passer pour des responsables de l’agence américaine antidrogues. Le premier ministre Claude Joseph a, lui, affirmé qu’ils étaient étrangers et parlaient anglais et espagnol.
L’état d’urgence déclaré dans tout le pays
Le premier ministre a donc déclaré l’état l’urgence dans tout le pays. L’exécutif bénéficie donc de pouvoirs renforcés durant quinze jours. Un deuil national de deux semaines a été déclaré. Claude Joseph a également appelé la population au calme, promettant que “les assassins paieraient pour ce qu’ils ont fait devant la justice”. L’inquiétude, c’est que cet événement ne fasse basculer l’équilibre d’un pays déjà fragile.
Le conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce jeudi 8 juillet, pour tenter d’éviter que le pays ne bascule dans l’anarchie. Il a demandé que les auteurs de l’assassinat “soient rapidement traduits en justice”. Pour l’instant, aucun avion ne décolle de l’aéroport de Port-au-Prince. En réaction, la République Dominicaine a même demandé la fermeture immédiate de sa frontière avec Haïti.
Un pays déjà fragilisé par la violence
Haïti est gangrené par la violence. L’Eglise catholique a même dénoncé une “dictature du kidnapping” contre rançons par des gangs. Depuis le début du mois de juin, la capitale Port-au-Prince est paralysée par des affrontements entre bandes rivales. Le 30 juin, quinze personnes ont été tuées en pleine rue dans la capitale. Parmi les victimes, le journaliste Diego Charles ou la militante politique Antoinette Duclair. Le président Jovenel Moïse avait d’ailleurs été accusé d’inaction face à cette crise.
Avec francebleu