De peur de ne jamais revoir ses vieux parents à cause de la pandémie de Covid-19, un Argentin a traversé en solitaire l’océan Atlantique, un trajet qui lui a pris 85 jours. Dans une interview accordée à Sputnik, l’homme a raconté les détails de cette aventure.
D’après lui, dans les conditions de la pandémie de Covid-19, lorsque toutes les frontières ont été fermées, il avait peur de ne jamais revoir Carlos, son père, un ancien pêcheur de 90 ans, et Nilda, sa mère de 82 ans.
Il est ainsi, le 24 mars, parti à bord de son bateau, le Skua, rempli d’eau et de nourriture, depuis l’île portugaise de Porto Santo pour parcourir plus de 10.000 kilomètres vers la ville portuaire de Mar del Plata, en Argentine, où il est né. « Je me souviens des nœuds dans mon estomac ce jour-là, entrant seul dans l’océan, dans toute sa solitude », raconte-t-il.
Au-delà de « la solitude la plus éternelle » qu’il a vécue « dans l’immensité de l’océan », il confie également quelques épisodes qui l’ont rendu nerveux. Il se souvient qu’au Cap-Vert, au large de la côte nord-ouest de l’Afrique, il a été poursuivi par un bateau. «Je ne pouvais rien faire d’autre que de naviguer à toute vitesse pour m’éloigner d’eux. C’est pourquoi je me suis éloigné du Cap-Vert sans retourner sur terre pour chercher du carburant ou des fruits et j’ai affronté le voyage à travers, l’Atlantique avec peu », se souvient-il.
Ensuite, pendant sept jours, dans la zone tropicale de l’Équateur, il a dû attendre que le vent se lève pour continuer de naviguer. Près du Brésil, un coup de vent violent a fait chavirer le bateau et il a dû mouiller au large de Porto Belo pour le réparer.
Finalement, après près de trois mois d’odyssée, son père Carlos est allé le rencontrer à un club nautique de Mar del Plata, où Juan Manuel Ballestero a dû attendre 72 heures pour un diagnostic négatif de Covid-19.