Evan O’Neill Kane est un chirurgien américain connu pour s’être auto-opéré de son appendicite sous anesthésie locale en 1921. Néanmoins, ce ne fut pas la seule intervention de ce genre qu’il réalisa. Au cours de sa carrière, le chirurgien a effectué trois opérations majeures sur lui-même, dont une amputation.
Né le 6 avril 1861, Evan O’Neill Kane décida de faire carrière dans la médecine et obtint son diplôme à Philadelphie en 1884. Il devint ensuite chirurgien et passa la majorité de sa carrière au Kane Summit Hospital fondé avec son frère et sa mère.
Evan O’Neill Kane faisait partie de ces chirurgiens qui se « méfiaient » de l’anesthésie générale, conscient du risque et des possibles complications inhérents à cette procédure. Il n’opérait sous anesthésie que lorsqu’il jugeait son utilisation vraiment nécessaire. Dans le cas contraire, il privilégiait l’anesthésie locale. Pendant toute sa carrière, il réalisa ainsi plusieurs interventions chirurgicales sur lui-même pour prouver que ces opérations pouvaient être effectuées sans anesthésie générale.
En 1919, il s’auto-opéra une première fois, en amputant l’un de ses doigts qui était infecté. Deux ans plus tard, il dut subir une opération beaucoup plus grave et importante : une appendicectomie. Le chirurgien avait déjà pratiqué plus de 4 000 de ces opérations et avait décidé qu’il était plus pratique et plus sûr de les opérer sous anesthésie locale. Il peinait toutefois à convaincre ses patients. Désormais, il avait un volontaire : lui-même.
Le jour de l’intervention, Evan O’Neill Kane cala un oreiller sous son dos et installa des miroirs en face de lui pour avoir une vue correcte de la situation pendant l’opération. Il s’injecta de la novocaïne et opéra tout en causant avec son équipe. Il réussit finalement à retirer son propre appendice et demanda à son frère médecin de le refermer. Une prouesse pour un chirurgien qui avait perdu un doigt deux ans plus tôt.
Puis, en 1932, âgé de 70 ans, il s’opéra d’une hernie inguinale contractée six ans auparavant alors qu’il montait à cheval. Pendant l’opération, il continua à rire et plaisanter avant de reprendre son sérieux durant la partie la plus dangereuse de l’opération qui constitait à effectuer une suture sous son muscle abdominal, à quelques millimètres d’importants vaisseaux sanguins. L’opération dura 1h55min. Il retourna ensuite opérer trente-six heures plus tard.
Au final, le docteur Kane mourut quelques mois plus tard d’une pneumonie non liée à ces opérations.
Avec SciencePost