Des chercheurs ont récemment découvert que les bdelloïdes peuvent reprendre vie après des dizaines de milliers d’années de congélation, selon une étude publiée dans la revue Current Biology.
Les rotifères bdelloïdes sont des organismes microscopiques rampants invisibles à l’œil nu et caractérisés par une morphologie en trois parties bien distinctes (bouche, tronc et pied). Vous les retrouverez principalement dans l’eau douce et dans les sols humides.
Ces créatures sont quelques-uns des organismes multicellulaires les plus résistants sur la planète. Radiations, acidité extrême, famine, faible taux d’oxygène ou déshydratation, tout comme les tardigrades, ces petites créatures peuvent essuyer de nombreuses déconvenues.
Dans des échantillons vieux de 24 000 ans (selon la datation au radiocarbone), les scientifiques ont découvert des rotifères bdelloïdes encore vivants dans un état de cryptobiose (le corps met “en pause” toutes les fonctions biologiques).
Première surprise : l’un de ces organismes a ensuite été “réveillé” avec succès en laboratoire. Et seconde surprise : cette petite créature ne s’est pas contenté de revivre, elle s’est également reproduite, suggérant qu’il existe un mécanisme par lequel les animaux multicellulaires peuvent éviter d’endommager les cellules pendant le processus de congélation et de se réveiller comme si de rien n’était.
“Nous avons ressuscité un animal qui, à son époque, fréquentait des mammouths laineux. C’est vraiment impressionnant”, souligne Stas Malavin, coauteur de l’étude. “Notre rapport est la preuve la plus solide à ce jour que les animaux multicellulaires pourraient résister à des dizaines de milliers d’années en cryptobiose”.
Pour rappel, en 2016, un groupe de scientifiques japonais avait également réussi à faire revivre un autre animal résilient, le tardigrade, après trente ans de cryptobiose.
Ces organismes très impressionnants n’en restent pas moins déconcertants pour les chercheurs. On ignore en effet comment ils sont capables de protéger leurs cellules et leurs organes de conditions qui tueraient en quelques minutes n’importe quel autre organisme multicellulaire. Déverrouiller ces stratégies biologiques pourrait nous aider un jour à préserver nos propres cellules, tissus et organes, ici sur Terre et au-delà.
Avec Sciencepost