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Innocente Gbekevi : la Cyberqueen Togolaise du Florida Institute of Technology

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À travers, le monde, les femmes sont souvent exclues de l‘univers technologique. Soit par manque d’instruction ou par manque de mentor pouvant les accompagner et les encourager. Les idées reçues de la société ne facilitent pas non plus l’épanouissement de la femme dans cet environnement pourtant prometteur. Certaines, parviennent pourtant, parfois au prix d’investissement personnel et de surpassement de soi, à percer dans ce domaine que l’on croit à tort réservé uniquement aux hommes. Au rang de ces pionnières, véritable femme battante, Innocente Gbekevi. Qui est-elle ? Qu’est-ce qui la caractérise ? Comment arrive-t-elle à dépasser les contraintes pour s’imposer ?

L-Frii : Présentez-vous à nos lecteurs.

Innocente Gbekevi :Hello, je suis Innocente. Mon nom complet à l’état-civil est Afi Edem-Edi Gbekevi. Une femme assez posée avec beaucoup de rêves et d’ambition

L-Frii : Comment s’est construite votre histoire avec les sciences jusqu’à ce jour ? Et pourquoi avoir choisi un tel domaine ?

Innocente Gbekevi  : Disons plutôt mon histoire avec la Technologie, parce que les sciences et la technologie se complètent aisément, mais ont chacune leur domaine de définition. Alors, je suis dans les Nouvelles Technologies de l’Information et la Communication (NTICs) qu’on généralise par l’informatique, habituellement. Je suis arrivée là-bas par hasard (et comme on dit souvent que le hasard n’existe pas), disons plutôt par curiosité. C’était un soir après les examens blancs de la Tle D. Dans nos discussions par rapport aux choix de filières à l’université, certains ont parlé des « Télécommunications ». Et cela a tout suite retenu mon attention, simplement parce que je n’en avais jamais attendu parler et aussi parce que je trouvais que ça faisait fancy (comme l’auraient dit les Américains). Après l’obtention de mon bac, j’ai opté pour cela. La filière ne se trouvant pas dans les universités togolaises, je me suis dirigée vers les institutions privées. Le BTS en télécommunication en poche fut suivi d’un Master an Administration Système et sécurité Réseaux que j’ai eu à terminer en France. Chemin faisant, j’ai découvert une passion pour le côté sécurité de l’Informatique. Aujourd’hui donc je fais un second Master en Assurance des Informations et Cybersécurité aux USA.

L-Frii  : Parlez-nous du quotidien d’une femme dans un domaine dominé par les hommes afin de motiver les jeunes.

Innocente Gbekevi  : C’est clair qu’une femme dans un milieu masculin ce n’est pas une chose aisée. De mon côté, je dirai que je me suis habituée au fil des années. Déjà, on était peu de filles à faire la série D au lycée. Au moment d’entrer en entreprise, j’étais la seule fille parmi une vingtaine de jeunes hommes. Ce que je peux dire par rapport à cela, c’est qu’il faut avoir un mental dur et ne pas exagérer en affirmant trop le côté féminin et parfois capricieux. Il faut se fondre dans la masse et gagner du respect avec son intelligence et la valeur ajoutée apportée au groupe. Les hommes sont de nature protecteurs et chasseurs comme on le sait tous. Ils vont vouloir te couvrir d’attention, exécuter tes tâches pour t’impressionner et drainer ton esprit vers ta beauté, ton sourire bref te faire sentir un être désiré. Alors, si tu ne te détaches pas de ces flatteries, pour te montrer indépendante et te concentrer sur le travail que tu as à faire, tu risques d’être désabusé à la fin. Il est important de démontrer ses capacités intellectuelles. Il faut aussi avoir la tête sur les épaules et les pieds sur terre pour avancer au même pas d’égalité que les hommes dans notre milieu.

Espérance Broalet, première femme agrégée en anatomie et neurochirurgie du CAMES

 

L-Frii  : Vos écrits et publications sur le net prouvent que vous êtes une personne très engagée et prompte à défendre. Quelle cause défendez-vous actuellement ? Pourquoi ?

Innocente Gbekevi : C’est vrai que je suis très engagée naturellement sur tout ce qui touche le social. C’est sûrement pour cela que j’ai été attirée par la cybersécurité parce qu’il est question de défendre et de protéger les personnes et leurs informations contre les personnes mal-intentionnées. Ça fait un moment que je m’étais lancée dans la sensibilité sur l’Ingénierie Sociale qui est un moyen par lequel les fraudeurs essayent de duper les utilisateurs en ligne en vue de recueillir les informations sensibles pour les hackers plus tard.
Actuellement, je tends vers le côté “ Rights and Privacy”, les droits des utilisateurs par rapport à leurs informations en ligne et le respect de leur vie privée. Car aujourd’hui, le danger se trouve dans toutes ces applications gratuites en ligne que vous prenez plaisir à télécharger gratuitement. Mais le “drawback” est que “Quand, on te dit que c’est gratuit, sache que, c’est toi-même le produit”. Celui qui détient l’information a le pouvoir, ainsi donc tout ce qui se partage en ligne inconsciemment représente une fortune pour d’autres. Dieu merci, il y a des régulations et des lois qui sont votées à ce sujet pour redonner à l’utilisateur le pouvoir de contrôler ses informations en ligne, de consentir au partage et à l’utilisation de ses données et surtout de retirer son consentement à tout moment. Et s’il constate qu’une tierce personne a utilisé ses donnes à des fins non consenties, il a le plein pouvoir de poursuivre cette dernière. Voilà un peu vers où je tends, informer les gens et les sensibiliser sur leur “Online Behavior” en ce 21e siècle.
Comme Projet, pour l’instant, j’ai lancé une page Facebook qui s’appelle « Cyber Awareness » ou « @TogoCyberQueen » pour m’occuper de l’éducation, surtout en ce qui concerne la sécurité en attendant que je finalise le blog. Je viens bientôt initier un programme pour les jeunes filles qui vont s’intéresser à la Cybersécurité, car ses profils manquent au Togo. J’interviendrai dans l’éducation dans les écoles, et d’un autre côté, je fournirai aux employés des entreprises la culture de la sécurité informatique.

 

L-Frii  : Dites-nous 4 principes qui sont sacrés pour vous. Pourquoi ?

Innocente Gbekevi  : Je ne dirai pas que j’ai des principes sacrés (rire). J’ai des principes communs à tout le monde, mais ce qui est plus valorisant, c’est quand on est fidèle à ses principes. Je suis aussi une personne assez calme et très positive donc je n’aime pas trop ceux qui se plaignent. J’aime aller au-devant des choses et prendre beaucoup de risques. J’aime beaucoup le travail et l’innovation surtout, parce que je m’ennuie très vite. Alors, je veux toujours continuer à apprendre et écarquiller mes yeux à chaque fois que je tombe sur un truc nouveau et cool (lol). J’aime beaucoup les personnes avec une grandeur d’esprit avec qui tu peux mener des discussions intelligentes et pour couronner le tout l’honnêteté est plus qu’une richesse pour moi.

L-Frii : Un petit mot de fin

Innocente Gbekevi  : Thanks very much for having me with you. Have a good one everybody. And remember this « It does not matter how slowly you go as long as you do not stop » Confucius.