Ceci n’a rien d’une science-fiction de l’écrivain américain Philip Dick !
Avec succès, des chercheurs de l’université de Portsmouth, au Royaume-Uni, et des universités de Hagen et Mayence, en Allemagne ont implanté puis retiré de faux souvenirs du cerveau sans altérer les vraies informations mémorisées. Une première qui prouve la possibilité d’effacer en toute sécurité ces «mémoires programmées».
Comment ils y sont arrivés ? Avec l’aide de leurs parents, les chercheurs ont reconstitué quatre événements d’enfance chez 52 participants notamment deux souvenirs réels et deux faux mais plausibles. S’en sont suivis de multiples entretiens grâce auxquels les participants se sont remémorés chaque situation jusqu’à être convaincus que les faux événements s’étaient réellement produits. Première réussite. Ensuite il a fallu leur retirer les faux souvenirs.
Deux stratégies ont été utilisées : alors que la première rappelait aux participants que les souvenirs peuvent être basés non seulement sur une expérience personnelle mais aussi sur un récit d’un membre de la famille ou une photo, la deuxième stratégie expliquait que les demandes de se rappeler à plusieurs reprises de quelque chose peuvent en fait programmer des souvenirs.
«En sensibilisant les participants à la possibilité de faux souvenirs, en les exhortant à réfléchir de manière critique sur leurs souvenirs et en renforçant leur confiance en leur propre point de vue, nous avons pu réduire considérablement leurs faux souvenirs. De plus, et surtout, cela n’a pas affecté leur capacité à se souvenir des vrais événements», indique le docteur Hartmut Blank, du département de psychologie de l’université de Portsmouth et co-auteur de l’étude.
Une approche utile !
Les risques d’accusations injustifiées qui reposent sur de faux souvenirs présentés comme preuves pourraient désormais être minimisés ; les techniques d’entrevue utilisées lors de l’étude, peuvent être mis en pratique et avoir un impact positif sur les actions judiciaires, rapporte Sputnik.