C’est un gros choc pour des Africains après l’interdiction d’entrée sur le territoire des Etats-Unis visant les ressortissants de douze pays.
Parmi eux, sept nations africaines, dont le Congo-Brazzaville, qui affirme avoir été inscrit sur la liste par erreur.
Brazzaville estime que les États-Unis visaient en réalité la République démocratique du Congo, sa voisine, créant ainsi un trouble diplomatique aux contours encore flous.

La décision, émanant de l’administration américaine, interdit aux ressortissants de pays jugés à risque l’accès au sol des États-Unis.
En Afrique, le Tchad, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Somalie, le Soudan, la Libye et le Congo-Brazzaville sont concernés.
À ces pays s’ajoutent l’Iran, le Yémen, l’Afghanistan et la Birmanie pour la zone Moyen-Orient/Asie, ainsi qu’Haïti et le Venezuela pour les Amériques.
Pour justifier cette mesure, Donald Trump a invoqué la nécessité de renforcer la sécurité nationale.
Une rhétorique qui rappelle celle du très controversé “Muslim Ban” de 2017, qui avait déjà ciblé plusieurs des pays de cette nouvelle liste.
Mais c’est surtout l’inclusion du Congo-Brazzaville qui soulève des interrogations.
Les autorités congolaises affirment qu’il s’agit d’un malentendu et que la Maison Blanche aurait confondu leur pays avec la République démocratique du Congo, dont la capitale est Kinshasa.
Une telle confusion, si elle était avérée, révèlerait une erreur stratégique lourde de conséquences et risquerait de tendre davantage les relations diplomatiques entre l’Afrique et les États-Unis.
Le Tchad, de son côté, n’a pas tardé à réagir en annonçant la suspension des visas pour les ressortissants américains.
Le président Mahamat Idriss Déby a exprimé son mécontentement en rappelant que son pays avait “sa dignité”.
L’Union africaine, pour sa part, s’est dite préoccupée par les répercussions potentielles sur les relations bilatérales et appelle à la retenue.
Du côté de l’Amérique latine, le président vénézuélien Nicolás Maduro dénonce une “intoxication médiatique” visant à stigmatiser son pays, déjà sous sanctions internationales.
Pour l’heure, la Maison Blanche ne s’est pas exprimée sur la possible confusion entre les deux Congo. Mais une question reste en suspens : les États-Unis ont-ils interdit le mauvais pays ?