Le Glyphosate, cet herbicide produit par Monsanto est au centre de nombreuses polémiques à travers le monde.
Très décrié pour ses effets négatifs sur l’environnement et la santé de l’homme, il serait à l’origine de cas de malformations et de cancers. Et pourtant, le Glyphosate est un herbicide largement répandu dans le monde. Le Togo l’a compris, depuis peu, et n’a pas hésité à prendre des dispositions pour interdire formellement l’utilisation du glyphosate par ses agriculteurs.
Le sujet fait actuellement polémique au Bénin, où le ministre de l’Agriculture a tenté de rassurer les populations, affirmant que le Glyphosate est “peu dangereux”, alors qu’au Togo, le ministre en charge de l’agriculture a, au contraire, interdit les pesticides non homologués, notamment le Glyphosate, sur l’ensemble du territoire dans le souci de préserver non seulement l’environnement, mais aussi la santé humaine et animale.
Et pourtant, il est dangereux
En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l’OMS, classait le glyphosate dans la catégorie «cancérogène probable» pour l’homme. Une catégorisation rejetée plus tard par des évaluations diligentées par l’Europe.
Depuis, plusieurs études sont, cependant, venues appuyer les craintes des détracteurs de l’herbicide incriminé. En mai 2015, du glyphosate était ainsi retrouvé dans les échantillons d’urine de 48 parlementaires européens qui s’étaient pliés au test, comme le racontait Le Monde. L’expérience avait été reconduite un an plus tard sur une trentaine de volontaires, parmi lesquels se trouvaient des personnalités comme la chroniqueuse radio Charline Vanhoenacker ou Emily Loizeau.
Il faut aussi retenir que, classé “cancérogène probable” en 2015, le glyphosate est interdit d’utilisation par les collectivités dans les espaces ouverts au public depuis janvier 2017. Et ce, dans de nombreux pays d’Europe dont la France. Mais le produit reste très utilisé en agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes et maximiser les rendements des cultures.
Des doutes sur les rapports scientifiques
Des scientifiques et des ONG dénoncent une évaluation européenne “biaisée” concernant l’aspect cancérigène du glyphosate. Selon eux, les rapports sur lesquels s’appuie l’Union européenne minimiseraient le risque sanitaire. Les conclusions permettant la commercialisation du produit seraient basées sur des rapports fournis par les industriels eux-mêmes. Une centaine de scientifiques avaient tiré un signal d’alarme début 2016. Des parlementaires et des ONG comme l’association bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO), ont réclamé l’accès à l’intégralité des études industrielles utilisées, dont seuls des résumés sont fournis. L’industrie des pesticides invoque de son côté, la confidentialité, le secret commercial et la propriété intellectuelle.
Les enjeux sont plutôt ailleurs, le pas du Togo en interdisant purement et simplement le glyphosate est louable.