Le Nigeria négocie avec Google le déploiement d’un nouveau câble sous-marin en fibre optique pour augmenter la vitesse de la connexion internet.
Les discussions ont atteint un stade avancé, confirme un porte-parole du géant américain à Bloomberg. Le projet vise à renforcer les connexions internationales du pays et à diversifier les routes de transit vers l’Europe. Kashifu Inuwa Abdullahi, directeur général de l’Agence nationale de développement des technologies de l’information (NITDA), a décrit lors d’un entretien à Abuja la situation actuelle comme « un point de défaillance unique ».
Le Nigeria dépend actuellement de six câbles sous-marins : Equiano de Google, SAT3, MainOne, Glo1, ACE et WACS. La plupart empruntent des trajectoires similaires le long de la côte ouest-africaine. Lorsque l’un d’eux subit des dommages, les conséquences se propagent immédiatement dans toute l’économie. Les applications bancaires cessent de fonctionner. Les paiements numériques s’interrompent. Les entreprises perdent leurs connexions. Enfin, ces interruptions affectent directement la productivité nationale et coûtent des millions de dollars chaque fois.

Le continent africain a connu plusieurs pannes en 2024. Quatre câbles ont été sectionnés près de la Côte d’Ivoire en mars, provoquant des perturbations dans treize pays. Deux mois plus tard, deux autres câbles ont été coupés en Afrique de l’Est, paralysant les connexions au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, rapporte Technext24. Ces incidents ont exposé la fragilité des infrastructures numériques africaines à un moment où la demande en bande passante augmente rapidement.
Le gouvernement nigérian ambitionne de transformer le pays en pôle technologique régional. Les autorités visent une économie numérique d’une valeur de 1 000 milliards de dollars. Pour atteindre cet objectif, le Nigeria cherche à attirer des investissements dans les centres de données, le cloud computing et l’intelligence artificielle. « Nous cherchons à accroître nos investissements dans les systèmes technologiques afin de rendre le cloud et la puissance de calcul plus fiables », a expliqué Kashifu Abdullahi dans ses déclarations à la presse.
Les discussions ne se limitent pas à Google. Le Nigeria mène des pourparlers parallèles avec plusieurs autres géants technologiques mondiaux. Le gouvernement fédéral a également investi 2 milliards de dollars en partenariat avec la Banque mondiale pour déployer 90 000 kilomètres de câbles de fibre optique à travers le territoire national. Cette infrastructure terrestre complète les câbles sous-marins et permet d’étendre la connectivité vers les zones rurales et les régions enclavées.
Google avait annoncé en septembre dernier son intention de construire quatre nouveaux centres d’infrastructure en Afrique. Ces installations serviront de points de connexion pour les câbles sous-marins de dernière génération. Le câble Equiano, déployé par Google en 2022, relie déjà le Portugal au Nigeria et à l’Afrique du Sud. Le projet s’inscrit dans la volonté du groupe de réduire la fracture numérique sur le continent.
Meta a de son côté finalisé en novembre 2024 le câble 2Africa, qui s’étend sur 45 000 kilomètres et relie 33 pays sur trois continents. Cette infrastructure connecte l’Afrique de l’Est et de l’Ouest à l’Europe, au Moyen-Orient et à l’Asie du Sud. Le câble a atterri à Lagos en février 2024, augmentant ainsi la capacité de bande passante disponible pour les fournisseurs d’accès nigérians.