La Pologne, pays membre de l’UE et de l’Otan, a annoncé jeudi la limitation du trafic aérien à sa frontière orientale suite à l’intrusion d’une vingtaine de drones présumés russes sur son territoire.
Cette restriction en vigueur jusqu’au début décembre, « est mise en place pour assurer la sécurité nationale », a indiqué dans un communiqué l’agence de navigation aérienne polonaise (PAZP).
Selon le porte-parole de l’agence, Marcin Hadaj, interrogé jeudi par l’AFP, le trafic aérien sera fermé, sauf exceptions, le long de la frontière avec le Bélarus et l’Ukraine, à partir de jeudi et jusqu’au 9 décembre.

Le porte-parole a précisé que ces limitations s’étendent jusqu’à l’altitude de trois kilomètres et « ne concernent pas l’aviation civile » qui vole plus haut.
La zone de limitation s’étend en Pologne sur une zone de 26 à 46 kilomètres de profondeur, a-t-il ajouté.
Le survol de drones dans la zone concernée est interdit « jour et nuit ».
Mercredi, le Premier ministre Donald Tusk a fait état de 19 violations de son espace aérien dans la nuit précédente. L’intrusion n’a fait aucun blessé.
Une maison et une voiture ont été endommagées dans l’est du pays.
Les débris de 16 drones ont été retrouvés, selon un bilan publié mercredi soir par le ministère polonais de l’Intérieur.
Mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une « action agressive » de la Russie, et le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une « fuite en avant ».
« Nous soutenons nos alliés de l’Otan face à ces violations de l’espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire » de l’Alliance, a promis l’ambassadeur américain auprès de cette organisation, Matthew Whitaker.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé « la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre ».
Le Conseil de l’Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l’Alliance, a modifié le même jour le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l’article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l’activation.
Celui-ci stipule que « les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée ».
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