Ce dimanche 27 février, Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la «force de dissuasion» russe, un terme qui laisse planer le doute sur l’utilisation de l’arme nucléaire dans la guerre en Ukraine.
«J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat», a déclaré le président russe lors d’un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision.
L’hypothétique utilisation de l’arme nucléaire marque un tournant dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’une des plus grandes puissances militaires de la planète. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’armée russe dispose de 6.255 ogives nucléaires. A titre de comparaison, les Etats-Unis en possèdent 5.550, la Chine 350 et la France 290.
La force nucléaire russe peut être enclenchée selon trois modes d’action : via les airs (bombardiers), la mer (navires et sous-marins) ou le sol (lance-missiles). Sur le plan défensif, le dispositif comprend un bouclier anti-missile, des systèmes de contrôle spatiaux, de défense antiaérienne et antisatellite.
Selon l’ancien général Vincent Desportes, invité sur CNEWS, le président russe brandit la menace nucléaire car il est «acculé» : «le temps joue contre lui, il doit aller très vite et faire peur».
D’après la Maison Blanche, avec cette déclaration, le dirigeant russe Vladimir Poutine «fabrique des menaces». Une opinion du reste relayée depuis plusieurs jours par le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, a de son côté rappelé Harold Hyman, spécialiste des questions internationales de CNEWS.
Le message que veut faire passer les Etats-Unis revient ainsi à dire que Vladimir Poutine a, d’une certaine manière, «un problème de compréhension du monde et qu’il n’est plus dans un état rationnel», décrype encore Harold Hyman.