Etudiant à Tunis, K. Paul avait succombé aux appels incessants d’un ami depuis la Lybie sur une chance de gagner enfin l’Europe. Il avait quitté précipitamment la Tunisie sans avertir sa famille depuis Abidjan et avait rejoint illégalement la Lybie et finalement les côtes italiennes à bord d’un navire.
Un voyage que K. Paul jure de ne plus refaire même si l’Afrique était en feu. Une triste expérience pour ce jeune ivoirien de 23 ans, brillant étudiant en communication dans une université de Tunis dont les parents depuis Abidjan finançaient les études.
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« J’ai vu des gens mourir, et quand je réalise que l’Europe n’est pas le paradis, j’ai mal au cœur pour eux … sacrifier sa vie pour cette vie de misère en Italie en valait la peine ! »
Interné dans un centre d’accueil avant de se retrouver dans la rue, K. Paul n’a pas voulu trop réfléchir et a décidé de rentrer en Tunisie poursuivre ses études. Pour lui, errer dans les rues d’Italie était une perte de temps. La situation s’est empirée avec le coronavirus.
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« Des africains vivent comme des animaux dans la rue comme si nous manquons de logement en Afrique, la peau noire n’a aucune valeur dans ce pays où on est catalogué par les autochtones. Pire le coronavirus ne facilite pas les choses ».
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Dépourvu de moyens et gêné de recourir à sa famille, K. Paul s’est rendu aux services d’immigration de l’aéroport de Rome pour demander à être reconduit aux frontières, plus précisément en Tunisie.
« T’es venu par la mer et tu veux repartir par les airs ? Vous les noirs, vous aimez trop la facilité…vas rejoindre tes frères dans la rue et laisse nous tranquille», lui a répondu le chef des services d’immigration de l’aéroport de Rome très fâché et préoccupé par la situation du coronavirus dans son pays.