À Flaminio, dans le nord de l’Italie où se trouve l’un des plus grands cimetières du pays, des femmes qui ont fait l’objet d’une interruption volontaire de grossesse ont retrouvé leurs noms inscrits au feutre blanc sur des stèles funéraires.
Pour Marta, c’est l’étonnement. Cette Italienne a découvert son nom et son prénom, marqués au feutre sur l’une des installations. « Mais ce n’est pas ma tombe, c’est celle de mon fils », décrit-elle sur les réseaux sociaux. Dans son récit, l’Italienne indique avoir eu recours à une interruption thérapeutique de grossesse il y a plusieurs mois en arrière, dans un hôpital de Flaminio. Son fœtus a été inhumé sans qu’elle le sache dans le cimetière de la ville, son nom épinglé sur la stèle.
Dans les textes de loi italiens, il est strictement interdit de révéler l’identité d’une femme qui a pratiqué un avortement. « Toutes ces femmes nous ont dit qu’elles s’étaient senties non-respectées. Elles nous ont dit qu’elles estimaient que leurs libertés et leurs droits avaient été violés. En particulier leur liberté de choix, de pensée, mais aussi leur liberté religieuse. Certaines des femmes qui nous ont appelés nous ont dit qu’elles étaient athées ou qu’elles avaient d’autres croyances religieuses», explique Georgia Orlandi, une journaliste italienne.
Une enquête a été ouverte par les autorités italiennes. L’objectif est donc de découvrir qui a transmis les données, normalement « confidentielles » sur ces patientes qui ont eu recours à une IVG. L’hôpital de Rome s’est quant à lui déchargé de toute responsabilité.