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Jean-Luc Mélenchon : les 5 obstacles dans sa course à la primature

Crédit Photo : l'Obs

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Battu au premier tour, Jean-Luc Mélenchon veut croire au “troisième tour” de la présidentielle : les élections législatives. Il demande aux Français de l’élire “Premier ministre” les 12 et 19 juin prochains, qu’ils choisissent Emmanuel Macron ou Marine Le Pen pour le fauteuil de chef de l’État. “Ce n’est pas un trou de souris”, comme il l’évoquait lors de sa campagne pour l’Élysée, “il y a une porte qui est là, vous la prenez ou vous choisissez l’autre”, a déclaré le député des Bouches-du-Rhône sur BFMTV. Mais quels sont les barrages qu’il doit franchir pour atteindre son objectif ?

1. Réunir la gauche

Une tâche compliquée, mais essentielle pour éviter le plus de combats fratricides possibles et donner l’image d’une “Union populaire” élargie. Dans ce but, les cadres de La France Insoumise ont appelé les autres partis à se rassembler derrière le programme que défendait Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Julien Bayou, le chef des Verts, a répondu qu’il espérait davantage. Tout sera plus compliqué avec le Parti socialiste. Mardi soir, le Conseil national du PS a adopté une résolution proposant de discuter avec l’ensemble des forces de gauche, dont LFI. Mais tous ne sont pas d’accord et les Insoumis ferment la porte, pour l’instant.

2. Faire mieux presque partout

Si l’on jette un coup d’œil précis aux résultats, le leader Insoumis est arrivé en tête dans peu des 577 circonscriptions législatives. En se basant sur ce scrutin, Emmanuel Macron pourrait compter sur 256 députés, devant Marine Le Pen (206) et Jean-Luc Mélenchon (104). Une tendance, qui ne dit pas tout, mais qui vient montrer l’étendue de la tâche du candidat de 70 ans.

3. Convaincre encore les abstentionnistes

Ce n’est pas une mince affaire là non plus : traditionnellement, les électeurs se déplacent moins pour les législatives que pour la présidentielle. En 2017, seuls 49,7% des inscrits ont voté au premier tour, pour élire leurs députés. Ils étaient 42,64% à se rendre aux urnes au second. Un tel écart serait difficile à encaisser pour les différents chefs de file de la France insoumise. La stratégie du parti est donc d’amplifier sa dynamique auprès de ce que Mélenchon appelle le “4e bloc”, les “12 millions d’abstentionnistes”.
“J’en profite pour dire que si les 7 millions qui ont voté pour nous à la présidentielle 2017 avaient fait de même aux législatives, j’aurais été le Premier ministre de la période”, a-t-il souligné, mardi sur BFMTV.

4. Rejouer le vote utile

Avec plusieurs limites malgré tout. Déjà, Jean-Luc Mélenchon table sur 11 millions de partisans de l’Union populaire. La France insoumise a, elle, réuni 7,7 millions d’électeurs le 10 avril, dont certains ont fait le choix du vote utile, délaissant les prétendants verts ou communistes. Le précédent quinquennat pourrait inciter les insoumis à la prudence. Sans alliance, la formation menée par Jean-Luc Mélenchon a toujours pâti des élections hors présidentielle, des Européennes aux municipales. En somme, quand le capitaine ne menait pas le bateau.

5. Le choix du président

Enfin, s’il réussit ce pari inédit de gagner les législatives après avoir perdu la présidentielle, le député des Bouches-du-Rhône n’accédera pas forcément à Matignon. Selon les textes, c’est le Président de la République qui nomme le Premier ministre. Mais dans ce contexte, Emmanuel Macron ou Marine Le Pen pourraient être tentés de désigner un autre chef de gouvernement dans les rangs de l’Union populaire. Dans ce cas de figure, Mathilde Panot, l’actuelle présidente du groupe Insoumis au Palais Bourbon, pourrait prétendre à la fonction.

Avec le HuffPost