Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Jeux Olympiques : la Corée du Nord renonce à sa participation ; la raison

Crédit photo : lesechos

Facebook
Twitter
WhatsApp

La Corée du Nord ne remportera pas de médaille cet été aux Jeux olympiques de Tokyo. Le comité olympique nord-coréen a expliqué ce mardi ne pas vouloir participer aux JO afin de « protéger les athlètes de la crise sanitaire mondiale causée par le Covid-19 ». 

Cette annonce intervient alors que le dictateur Kim Jong Un, qui a pris la décision en janvier 2020 de fermer les frontières du pays limitrophe à la Chine, continue d’affirmer que la Corée du Nord ne recense aucun cas de Covid-19. Pyongyang a pourtant récemment fait une demande de près de 2 millions de doses de vaccin contre le coronavirus, selon l’Alliance du vaccin (Gavi), membre du programme onusien Covax.

C’est un coup dur pour les autorités sud-coréennes qui comptaient sur l’événement sportif pour relancer les pourparlers avec Pyongyang. « Nous souhaitions que les Jeux olympiques d’été au Japon soient une occasion de promouvoir la réconciliation et les coopérations entre les deux Corées, mais il est regrettable que cela ne soit pas réalisable», a réagi un officiel du ministère de l’Unification, rapporte l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

 « Les deux Corées ont eu plusieurs occasions d’avoir une équipe unifiée pour diverses compétitions sportives internationales et les deux côtés ont l’expérience d’accroître la paix et les coopérations à travers des échanges sportifs intercoréens. Notre gouvernement tâchera encore de chercher des occasions similaires dans le sport et ailleurs ».

Pyongyang plus isolé que jamais

En 2018, lors des derniers JO d’hiver à Pyeongchang, en Corée du Sud, la participation de la Corée du Nord avait permis un début de rapprochement diplomatique entre les deux pays. Kim Yo Jong, la sœur de Kim Jong Un, avait en effet assisté aux Jeux en tant qu’envoyée de son frère. Deux mois plus tard, les dirigeants des deux pays se rencontraient dans la zone de sécurité conjointe.

Lors de cette journée hautement symbolique, Kim Jong Un avait enjambé la ligne de démarcation (DMZ) pour fouler le sol du Sud. Une première pour un dirigeant du Nord. Le président sud-coréen, Moon Jae-in, avait alors saisi l’opportunité pour entreprendre une médiation entre la Corée du Nord et les États-Unis qui avait débouché sur des sommets historiques entre le leader nord-coréen et le président américain Donald Trump.

Aujourd’hui, les relations entre Pyongyang et Washington tout comme entre les deux Corées sont à l’arrêt depuis l’échec du sommet à Hanoi en février 2019. Or, l’annonce faite ce mardi par Pyongyang met un terme aux espoirs de Séoul d’utiliser les Jeux de 2020 pour relancer les discussions.

D’après un analyste sud-coréen, le coronavirus n’était probablement pas la seule raison du retrait nord-coréen des Jeux : « Pyongyang semble protester contre la politique du Japon envers la Corée du Nord, car des questions sensibles comme les droits de l’homme et les sanctions ont été soulevées à Tokyo de concert avec les États-Unis », a expliqué à l’AFP Yang Moo-jin, professeur à l’Université d’Études nord-coréennes de Séoul. 

Avec ses frontières fermées, la Corée du Nord, frappée par de nombreuses sanctions internationales en raison de ses programmes d’armement nucléaire et de missiles prohibés par des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, est aujourd’hui plus que jamais isolée du reste du monde.

Avec liberation.fr