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Jill Biden : la future First Lady victime de sexisme

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Ce week-end, un éditorial du Wall Street Journal suggérant à la future première dame des États-Unis de laisser tomber son titre de «docteur» a allumé le feu sur les réseaux sociaux américains.

Non la future première dame, Jill Biden ne se cantonnera pas à son rôle d’épouse. La femme de Joe Biden l’a dit dès le départ : elle continuera d’enseigner, même après son arrivée à la Maison-Blanche.

Professeure d’anglais depuis trente-six ans, celle que ses étudiants surnomment affectueusement «Docteur B.» a obtenu un doctorat en sciences de l’éducation en 2017 à l’Université du Delaware.

Et elle compte bien s’en servir quelque temps. Sauf que : dans un éditorial intitulé «Y a-t-il un docteur à la Maison-Blanche ? Pas si vous avez besoin d’un médecin» et publié le 11 décembre dans les colonnes du Wall Street Journal, un journaliste dénonce l’utilisation «malhonnête» du terme «Dr» devant son nom.

«Madame la première dame / Mme Biden / Jill / gamine : un petit conseil sur ce qui peut vous paraître comme un détail sans importance et pourtant», commence ainsi méchamment la chronique. L’auteur, Joseph Epstein, reproche à Jill Biden d’avoir troqué son titre de «Ed. D» (Doctor of Education en VO, docteur en sciences de l’éducation en français) contre celui, plus glorieux mais mensonger, selon lui, de «Dr.».

«Il fut un temps lointain où l’on utilisait le titre de docteur après avoir obtenu un doctorat, mais c’était avant l’érosion du sérieux et le relâchement des standards dans l’université de manière générale», affirme l’éditorialiste, lui-même ancien professeur à l’Université de Northwestern, déplorant le fait que Jill Biden s’attribue ainsi ce titre désuet.

«Oubliez le petit frisson d’être Dr Jill et contentez-vous du frisson plus grand d’être pendant quatre ans dans le meilleur logement public du monde en tant que First Lady Jill Biden», poursuit le détracteur.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir ce week-end de nombreuses personnalités sur les réseaux sociaux.

«Le Dr Biden a obtenu ses diplômes grâce à un travail acharné et une véritable détermination», a tweeté l’avocat Douglas Emhoff, mari de Kamala Harris. «Elle est une source d’inspiration pour moi, pour ses élèves et pour les Américains à travers le pays. Ce texte n’aurait jamais été écrit à propos d’un homme.»

D’autres voix se sont fait entendre. «J’en ai assez de la façon dont des hommes misogynes parlent dans les médias de femmes accomplies, diplômées, qui ont réussi comme @DrBiden. Tellement marre», s’insurge Meghan McCain, fille de l’ancien sénateur républicain John McCain et proche du clan Biden.

La fille de Martin Luther King Jr, Bernice King, a elle aussi adressé son soutien à l’enseignante. «Chère Dr Biden : mon père était un docteur hors médecine aussi. Et son travail a apporté de grands bénéfices à l’humanité. Le vôtre aussi», assure-t-elle. «Son nom est Dr Jill Biden. Habituez-vous à cela», renchérit l’ancienne candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine Hillary Clinton.

Le porte-parole du camp Biden Michael LaRosa a, quant à lui, directement interpellé le Wall Street Journal sur Twitter : «Vous devriez être gênés d’imprimer l’attaque dégoûtante et sexiste sur @DrBiden (…) Si vous aviez le moindre respect pour les femmes, vous enlèveriez cet étalage répugnant de chauvinisme de votre journal et vous lui présenteriez vos excuses.»

«Ensemble, nous bâtirons un monde où les réalisations de nos filles seront célébrées plutôt que diminuées», a conclu le 14 décembre la future First Lady sur son compte Twitter. Avant l’élection présidentielle du 3 novembre, le Dr Biden a d’ailleurs confirmé qu’elle continuerait à enseigner si elle et son mari atteignaient la Maison-Blanche. «C’est important, a-t-elle insisté en août auprès de CBS Sunday Morning, et je veux que les gens valorisent les enseignants, connaissent leurs contributions et élèvent leur profession.»

Avec Madame Figaro