A une Amérique sous le choc d’un massacre dans une école, Joe Biden a parlé ce mardi 24 mai, avec la solennité d’un président et avec la douleur d’un père par deux fois endeuillé.
Le démocrate de 79 ans a plusieurs fois évoqué en public, très ouvertement, la perte d’une petite fille encore bébé en 1972 dans un accident de voiture qui a aussi causé la mort de sa première épouse.
Il rappelle aussi très souvent la mémoire de son fils chéri Beau, emporté par un cancer à l’âge de 46 ans, en 2015. Mais ses phrases, pourtant familières pour qui l’écoute régulièrement, ont pris un tout autre écho dans sa bouche mardi soir à la Maison Blanche, quelques heures après la mort de 18 enfants, tués par un tireur de 18 ans dans une école élémentaire à Uvalde, au Texas.
“Perdre un enfant, c’est comme si l’on vous arrachait une partie de votre âme”, a soufflé Joe Biden, les traits tirés par l’émotion et par la fatigue d’un voyage de plusieurs heures au retour d’une tournée diplomatique en Asie.
“Il y a un vide dans votre poitrine. Vous avez l’impression que ce vide vous aspire et que nous n’arriverez plus jamais à en sortir. Vous suffoquez”, a raconté Joe Biden, revivant sa souffrance intime en même temps qu’il évoquait la douleur des familles endeuillées du Texas.
“Rien n’est plus jamais pareil”, a encore dit le président, évoquant ces parents “qui ne verront plus jamais leurs enfants (…) sauter dans leur lit et leur faire un câlin”.
Quand il prononce des discours après des fusillades, par exemple après une tuerie raciste à Buffalo, dans le nord-est du pays, il y a dix jours à peine, ou après des catastrophes, ce président émotif trouve souvent, en plus des condoléances, des mots d’espérance.