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Johnny Depp : la fin d’un mythe

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Il fut un temps où Johnny Depp courait après son destin comme un cheval sauvage. En 2020, force est de constater qu’il se traîne comme un bourricot. Pendant plus de vingt ans, la vie lui a donné des films, des femmes et sa mythique veste en cuir. Depuis quelques années, maintenant, c’est comme si elle lui avait tout repris.

Il est ruiné

En juin 2016 déjà, il avait été obligé de se séparer de certains chefs-d’œuvre de sa collection personnelle – dont neuf toiles de Jean-Michel Basquiat – pour anticiper son très coûteux divorce avec Amber Heard. Un mois plus tard, c’était son palazzo à Venise, le Dona Sangiantoffetti, qui partait pour 10,8 millions de dollars. En août 2016, le couperet tombe, et Johnny Depp accepte de verser 7 millions de dollars en échange du retrait de la plainte d’Amber Heard pour violences conjugales. Un accord à l’amiable qui met fin à un mariage de moins d’un an et demi, et qui plonge le pirate des Caraïbes dans les abysses de la désolation financière.

Mais lesdites abysses ne l’empêchent pas de mener grand train. Selon The Management Group en charge de ses finances jusqu’en 2016, Johnny Depp aurait dépensé en moyenne 2 millions de dollars par mois, et ce depuis près de vingt ans. En août 2017, il est forcé de vendre son haras de 41 hectares dans le Kentucky, domaine longtemps habité par sa mère, Betty Sue, décédée en 2016. En cause à l’époque, ses 40 millions de dollars de dettes, selon le magazine People. Coïncidence ou pas, Forbes choisit ce doux moment pour faire trôner Johnny Depp à la première place de son classement des acteurs les moins rentables de l’année.

Il est négligé

Bien sûr, que vous vous souvenez de son combo tee-shirt-blanc-perfecto en cuir arboré dans la série 21 Jump Street et lors de ses sorties avec Kate Moss. N’insistez pas, lui n’en a aucun souvenir. Aujourd’hui, Johnny Depp aime trop ses lunettes aux verres violets, ses colliers attrape-rêves et ses chapeaux en feutre, pour réaliser qu’il souffre d’une modeusemaladie. Sa chemise bleu canard et sa coupe au bol brushée à la cérémonie 2017 des People’s Choice Awards étaient sur le point de signer la fin du mythe.

Survivant discrètement à l’ombre de la police de la mode, il se montre ces derniers temps sous de meilleurs hospices – en smoking dans un gala de Monte-Carlo en septembre dernier, en costume bleu chiné au dernier Festival du film de Saint-Sébastien – quand il ne revient pas à ses douteux basiques au Festival de Glastonbury (voir la photo d’ouverture). On l’y aperçoit assis sur un capot de voiture, Johnny Depp a alors 54 ans.

Il est ringard

La vérité, c’est qu’il commence à coûter cher à Hollywood. Parmi ses derniers films, une majorité d’échecs commerciaux (Lone Ranger, Charlie Mortdecai, Alice de l’autre côté du miroir…). Pour ses derniers rôles, la plupart s’adressent aux enfants. Il joue le loup (l’animal) dans Promenons-nous dans les bois, la comédie (musicale) de Rob Marshall, en 2015. Il est aussi le pirate le moins effrayant de Disney. Dans Les Animaux fantastiques, dérivé de la saga Harry Potter dont le premier volet est sorti en 2016, il est le mage noir le plus dangereux de tous les temps. Le seul rôle qui aurait pu lui garder encore un peu la tête hors de l’eau, si ses revers judiciaires ne l’avaient pas méchamment rattrapé. En effet, il vient de perdre son procès en diffamation contre le quotidien britannique The Sun,  qui l’avait qualifié dans ses colonnes de “frappeur de femmes”. Décision qui a motivé le studio Warner Bros à l’évincer des prochains films de la franchise. S’il prévoit de faire appel, pas sûr que les producteurs de Hollywood le rappellent, eux, de sitôt.

Avec madame.lefigaro.fr