Jusqu’à 42 individus ont été expulsés par les États-Unis vers le Ghana depuis début septembre, dans le cadre d’un accord conclu par Washington pour renvoyer des ressortissants ouest-africains dans ce pays, a déclaré ce mardi 14 octobre 2025 un groupe ghanéen de défense des droits humains.
Le président ghanéen John Mahama a révélé le mois dernier que son pays acceptait d’accueillir les personnes originaires d’Afrique de l’Ouest expulsées des États-Unis dans le cadre du vaste programme de lutte contre l’immigration du président américain Donald Trump.
Les personnes expulsées ont été « rapatriées de force en trois groupes, les 6 septembre, 19 septembre et 13 octobre 2025 », ont indiqué dans un communiqué des avocats du groupe de la société civile Democracy Hub.

Le Ghana en a renvoyé certaines dans leur pays d’origine ou les a abandonnées dans des pays tiers sans papiers, ont déclaré des avocats des personnes expulsées dans un autre communiqué mardi.
Democracy Hub a intenté une action en justice à Accra afin de faire déclarer illégal l’accord d’expulsion conclu entre le Ghana et le gouvernement américain, ainsi que le traitement réservé aux personnes déportées au Ghana, selon des documents judiciaires consultés mardi par l’AFP.
Lundi, l’organisation a déposé une plainte auprès de la Cour suprême du Ghana via son avocat, Oliver Barker-Vormawor.
Elle a fait valoir que M. Mahama avait « agi de manière inconstitutionnelle » en mettant en œuvre l’accord avec le gouvernement américain concernant « l’accueil, la détention et le transfert vers le Ghana de ressortissants ouest-africains rapatriés contre leur gré » sans ratification parlementaire.
Le recours demande également à la Cour suprême de déclarer « illégale et anticonstitutionnelle » la détention dans des camps militaires et le transfert des personnes rapatriées, qui n’ont par ailleurs « été inculpées d’aucun délit ».
Le ministre des Affaires étrangères du Ghana, Samuel Okudzeto Ablakwa, a admis la semaine dernière que son pays accueillait des personnes expulsées en échange de la levée des restrictions américaines en matière de visas.
« Ils (les Américains) nous ont dit : “D’accord, vous êtes venus nous voir avec ce que vous voulez. Vous voulez que nous levions les restrictions en matière de visas, vous voulez que l’AGOA (accord commercial) soit prolongée, vous voulez que nous réexaminions le tarif douanier de 15 %. Nous sommes également confrontés à des défis en matière d’immigration… Nous voulons donc que vous nous aidiez à régler cette question.” », a expliqué le ministre sur TV3 Ghana.