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Justice : le “tueur de Twitter” condamné à mort !

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“Qui tue par l’épée meurt par l’épée”.

Un jeune homme brun, souriant sur toutes les photos sur lesquelles il apparaît, et qui avant de devenir un meurtrier, avait travaillé pendant quelques années comme recruteur de jeunes femmes pour des clubs pour adultes à Kabukicho, quartier rouge de Tokyo. Un homme a priori ordinaire, “sans histoire” comme l’ont décrit les voisins aux journalistes, mais qui s’est avéré être un monstre.

Ce mardi 15 décembre, Takahiro Shiraishi, Japonais de 30 ans, a été condamné par un tribunal de Tokyo à la peine capitale pour avoir assassiné en 2017 neuf personnes qu’il avait attirées chez lui après les avoir approchées sur Twitter.

Takahiro Shiraishi avait admis durant son procès avoir tué et démembré dans son appartement neuf personnes âgées de 15 à 26 ans, dont huit femmes, en l’espace d’à peine deux mois. “J’ai compris”, a déclaré calmement mardi ce Dr Jekyll et Mr Hyde nippon devant le tribunal quand les juges lui ont demandé s’il avait bien entendu l’énoncé du verdict.

Pas de “consentement à être tuée”

Les avocats du trentenaire avaient plaidé pour une peine de prison en arguant que ses victimes, qui avaient exprimé des pensées suicidaires sur les réseaux sociaux, lui auraient donné leur consentement pour mourir. Mais cette version des faits, contestée par l’accusé lui-même, a été rejetée par le tribunal, tout comme la tentative de ses avocats de mettre en avant d’éventuels troubles psychiatriques chez leur client pour tenter d’obtenir un verdict plus clément. “Aucune des neuf victimes n’a consenti à être tuée, même tacitement”, selon des propos du juge rapportés par la chaîne de télévision publique NHK.

Takahiro Shiraishi repérait ses proies sur Twitter en leur disant qu’il pouvait les aider dans leurs projets suicidaires ou même mourir à leur côté. La police l’avait finalement arrêté alors qu’elle enquêtait sur la disparition inquiétante d’une jeune femme de 23 ans, dont le frère avait pu se connecter à son compte Twitter, où il avait remarqué des échanges avec un compte suspect. Lequel s’était avéré être l’un de ceux qu’utilisait Takahiro  Shiraishi pour se présenter comme un “bourreau professionnel”.

“Maison des horreurs”

Takahiro Shiraishi avait démembré leurs cadavres et les avait stockés dans son petit appartement de Zama, dans la grande banlieue sud-ouest de Tokyo. Le 31 octobre 2017, la police avait découvert chez lui une véritable “maison des horreurs” : 240 morceaux de restes humains cachés dans des glacières et des boîtes à outils, saupoudrés de litière pour chat pour tenter de masquer les odeurs de putréfaction.  Ciseaux, couteaux, une scie et divers outils de menuiserie avaient été retrouvés à son domicile.

Cette affaire avait choqué le Japon, pays où le taux de criminalité est très faible, et avait également eu un fort retentissement à l’international. La peine capitale pour Takahiro Shiraishi est “appropriée”, a déclaré à la NHK le père de l’une des victimes, même si “je ne sais pas comment apaiser ma colère”.

L’affaire du “tueur de Twitter”, comme la presse nippone l’avait surnommée, avait ravivé au Japon des débats sur le contrôle des réseaux sociaux ainsi que sur le suicide et sa prévention. Le Japon est l’un des rares pays industrialisés à n’avoir pas aboli la peine de mort et l’opinion publique est très majoritairement favorable à son maintien.

Il compte actuellement plus de 100 condamnés à mort, et de nombreuses années s’écoulent généralement entre l’énoncé de la sentence et son exécution par pendaison. La dernière exécution au Japon remonte à un an. Le condamné était un Chinois reconnu coupable des meurtres de quatre membres d’une même famille dans le sud-ouest du pays en 2003.

Avec LCI